DRACH' National Festival, Place Laneau, Jette, le 21 juillet 2011

Publié le 21 juillet 2011 par Concerts-Review

"Mesdames et Messieurs, chers compatriotes,
En cette Fête Nationale, j'aurais aimé me réjouir avec vous de la prestation de serment d'un nouveau gouvernement fédéral de plein exercice. Nous n'en sommes hélas pas là, et je le déplore...."
Albert II, koning der Belgen!
Qui rit, la vache?
Bartje Fatty, little king of Flanders!
Et à Jette?
La traditionnelle drache nationale en musique: la Brasserie Le Central ( Place Laneau) et la commune ont décidé d'offrir un free festival au bon peuple qui, pieusement, récite le sanctus...Hosanna au plus haut des cieux!

Faudra patienter jusqu'à 18h25' pour voir sortir les jonquilles: The Narcotic Daffodils!

C'est en novembre dernier que tu vis Irène ( vc.)- Simon ( sitar, keys, bcks)- Captain Flupke ( bs-bcks)- Merlin (dr) et Hakim (gt, bcks.) au Magic Mirrors, lors d'un set acoustique.
Depuis ze psychedelic rock band from Brussels a parcouru du chemin: des gigs à Londres, chez Berlusconi ou Beatrix et des kilos de critiques positives pour accueillir leur CD.
Faut croire que leurs prières à Tlalocantecuhtli ont été exaucées, car les cieux ont cessé de cracher leur immonde pipi pendant leur brillant set, à moins que ce ne soit la danse sacrée que George, le witch doctor, a exécutée, durant tout le trip cosmique, qui ait réussi à amadouer les divinités drachiennes.
Une sautillante Irène, aidée par un sitar matinal, attaque 'Surfer Boy'.
La rythmique est solide et déjà Hakim aligne quelques méchants riffs à la Dave Mason, époque 'Dear Mr Fantasy'.
On va pas se faire chier à Jette, même RickyBilly paraît sympa aujourd'hui!
Un guest: Bruno Nobi au sax, un gars que tu vis jouer avec le Panopticon de Domenico Solazzo. Ce peï, amateur de belles bagnoles (Mighty Gordinis) , sévit dans moult formations belgo-belges, telles Les Baroudeurs du Ciel, Duflan Duflan, Le Prince Harry...
' Heels' : des talons aiguillés soul, pas la soul de Motown, celle jazzy et British de Julie Driscoll quand elle hurlait 'Save me', pour moderniser la sauce, tu y ajoutes une pincée de Beth Gibbons.
A handclapping funky one, ' Happens all the time': un orgue Brian Auger bien gluant, des interventions de guitare progrock, style Argent et Miss Csordas te martelant les cellules en répétant à la manière d'une Grace Slick pas encore avachie .... do you mind I'm in love with your mind...
A te rendre fou!
Retour de Bruno:' Go fuck yourself with your cat on the roof', du Colosseum félin (ou le If de Dick Morrissey, voire Gentle Giant), avec Irène proche de Mariska Veres, encore sexy.
Brillant!
Une nouvelle, plus bienveillante avec le moi ' Go love yourself', guidant toujours ton cerveau vers les glorieuses sixties/seventies, le fabuleux Family de Roger Chapman en tête.
'Shout' Irène fera, ni de la manière Tears for Fears , ni dans le style Isley Brothers, mais de son chant saccadé sur orgue bien rond et guitare agressive.
Bruno, please! ' Riding the drag' , et pas au ralenti.... come on, come on.... volle gas..I feel so strong, I'm like King Kong..., alors qu'elle ressemble à Fay Wray, minuscule dans la patte du gorille géant.

'Weathered', a psychedelic waltz, sera suivi de la séquence Simon star du sitar jouant le soundtrack de ' Oh, Calcutta' ( sans total nudity), le subjuguant ' Back from Calcutta with Mister Jacky'...I put a spell on everything I see... elle a dû nous voir , nous voilà ensorcelés!
Voir Irène transformée en kangourou fébrile , c'est vachement mieux que Vedi Napoli e poi muori!
Un concert cinq étoiles!

20h10', du mouvement sur scène, après un soundcheck comedy capers: un miaulement... un chat frustré par un stimulus odorant?
Voilà Miaou, un trio basse/guitare/batterie, alors que le site annonce un duo.
Nous vîmes un élégant bassiste anonyme, un guitariste/chanteur tout aussi classe: Hendrik Bleyen ( ex Little People), et une chatte à baguettes derrière ses caisses, pas à la superette du coin, des caisses et des cymbales: Agathe 'Kitoko' Pagart, blonde et délurée photographe de Dunkerque, ayant échoué à Bruxelles et ayant décidé de tâter au poppunk /garage avec ses copains flamands.
Jette s'est amusé pendant les quarante minutes du set de ces Brussels Pussy.
'L'art Con' de gros beats à rendre jaloux Vive la Fête et autres noctambules, Agathe qui minaude comme une pisseuse chère à Serge et Hendrik en gérant de galerie branchée.
Un collage Dali pas con.

'Miscast' et 'Déchire' même schéma: rythmique binaire, lyrics rigolos, les mâles sérieux et la blonde jouant à la perfection son rôle de blonde.
'Lucy' carré blanc...I really adore her pussy... sais pas comment elle s'appelle, je l'ai appelée Lucy...
Irrésistible: un zeste de Blondie, deux grammes de Kills, quelques effluves de Brigitte Fontaine ou de Lili Drop... pas question de se prendre la tête, c'est la fête!
Een, twee, drie, vier...après la petite Lucy, le miauleur s'attaque à 'Peggy' et ça ressemble à tous les trucs que l'éminent docteur Kloot Per W, le godfather du Do It Yourself made in Belgium, saucissonnait dans les late eighties/early nineties.
Le sombre 'On s'en fout' , philosophie no future en background.
Une chanson pour Lady Gaga et toutes les hookers de cette planète: 'Sale Put', suivie d'une séquence érotique ' Kamasutra' , on te conseille la position 'La bête à deux têtes' pour varier les plaisirs.
Pardon, Agathe?
...oh oui, fais moi jouir...
Je vide ma Jup et on s'y attelle!
'Waiting for you' , le 'Ca plane pour moi' 2011!
On attaque ' This is it' façon Johnny Cash avant de virer Ramones intellectuels: 'Georgy Boy'.
Pas de bol, la pluie rapplique et les confetti roses, dont on t'a généreusement arrosé, collent sur ton crâne dégarni.
Agathe n'en a cure et susurre' Oh Baby, Oh' et Miaou termine fort avec un hommage à Yoko Tsuno et Jacques Dutronc: ' Hotess de l'air'.
Eminem rapplique et ajoute une tranche de vocalises rap à la partie de jambes en l'air.
Zaventem, tout le monde descend... un atterrissage mouvementé sous une averse perverse!
Suis pas seul à avoir trouvé refuge dans le snack du coin, très vite le stock de pittas indique zéro, faudra avaler un autre mets recommandé par ton diététicien.

Pas le temps de digérer, tu peux entendre le soundcheck de Ganashake!
Tu ratas le bluesrock trio à Erps-Kwerps où les conditions météo étaient encore pires qu'ici, tu règles ton addition pour te coller face au podium.
Bert Minnaert, Jess Jacob, Sander Goethals semblent en pleine forme et vont le prouver: un set rugueux et rentre-dedans, Jette s'en est pris plein les pavillons et a apprécié!
Le flamboyant ' Help Him' que tu retrouves pas sur leur premier CD ouvre le feu. Pas le temps d'applaudir, Sander et Bert ont déjà embrayé sur 'Plastic Scene', une plage pas vraiment synthétique, c'est du solide, pas de la camelote!
Légèrement moins véloce et plus bluesy: 'We messed it up'!
Jette, ça va toujours, un petit boogie?
Envoie JJ!
' Special sauce' sur une pièce servie saignante.
Une cohésion parfaite, des vocaux expressifs, des soli dignes de Rory Gallagher ou de Stevie Ray, sans qu'il soit question de cinéma, un drumming sans failles et une basse funky: Ganashake est sans conteste le fleuron 'power trio' belge!
Pour Crazy Horse, Cochise ou Geronimo, un bluesrock des Grandes Plaines, 'Indian Chief'.
Le chef a à peine regagner son tepee, pas eu le temps de se brosser les dents, que Ganashake balance ' Arrogant girl', un classic blues, chantant une nana qui te fait pas que du bien...can't you see what you're doing to me....
Un rock pour soigner le cafard: 'Swink' et ensuite ' Rearrange my soul' .
Face à la scène, un allumé, ne carburant pas à la grenadine, nous gratifie, torse-nu, d'une rain dance épileptique, il ramasse le parapluie d'une auditrice pas moche et se la joue Gene Kelly.
Ce pépin, torturé par le maniaque exhibitionniste, connaîtra une fin tragique pour finir dans une poubelle destinée à contenir autre chose que les déchets ménagers.
Smile, Maj-Britt!
Un slowblues pour calmer les ardeurs: ' Love her with a feeling', le joyeux équilibriste a essayé d'aimer celle qui était passée par Cherbourg et avait ramené un souvenir, en vain!
Hound Dog Taylor, un classique: "Gimme Back My Wig" et un dernier morceau joué en surmultipliée ' Strings & Things':... put on your dancing shoes...recommande Tintin, il a raison c'est funky à mort!
Ovation et double bis!

Un uptempo à faire sortir les cadavres de leur sépulture: 'Graveyard Shuffle', présentation des artistes et démonstrations individuelles pour terminer en pleine sauvagerie.
Ite missa est avec le superbe slowblues ' Ain’t Nobody’s Business If I Do' ( Porter Grainger & Everett Robbins, 1922) au répertoire des plus grands: Jimmy Whiterspoon, Billie Holiday, Peggy Lee, Bessie Smith, Dinah Washington ou Otis Spann...
Un petit tour dans le public pour faire pleurer ma guitare :
...If I give him my last nickel, And it leaves me in a pickle, 'T'aint nobody's business if I do...

'Van dit trio gaan we in de toekomst nog heel veel horen..' Bluesrockpagina. NL
Bien vu, kaaskoppen!