Robocop 2

Publié le 25 juillet 2011 par Olivier Walmacq

 

L'histoire: La Nuke, nouvelle drogue à la mode, ravage Detroit et est contrôlé par un gourou du nom de Cain. L'OCP décide de créer un nouveau Robocop avec le cerveau de Cain. Mais tout va déraper et Robocop va devoir faire sa loi...

La critique d'Alice In Oliver:

Pas évident de passer après le premier Robocop, réalisé par Paul Verhoeven en 1988. C'est pourtant le pari impossible que tente Irvin Kershner, avec Robocop 2.
En même temps, tous les espoirs sont permis.
N'oublions pas que l'on doit à Kershner L'Empire contre-attaque, soit le meilleur épisode de la saga toute entière !
Malheureusement, Robocop 2 reste largement inférieur au premier. Toutefois, cette suite possède de nombreuses qualités que je vais tenter d'énumérer dans ce billet...

Premièrement, Robocop 2 est fidèle à l'univers du premier opus, à savoir une société ultra-violente et corrompue.
L'OCP poursuit son projet, qui est de mettre fin à la bonne vieille ville de Detroit, avec la construction de Delta City.
Dans cette suite, Irvin Kershner continue de critiquer les années Reagan, en proposant une satyre d'un capitalisme forcené, à l'image du cartel OCP, qui n'hésite pas à utiliser le cerveau d'un criminel pour construire une nouvelle machine, Robocop 2. En effet, Robocop n'est plus le policier cybernétique craint par les voyous.
Une nouvelle drogue fait son apparition, le Nuke, qui décime l'ensemble de la population. Ce nouveau produit illicite est sous le contrôle de Caïn, un nouveau prophète, qui a fait de cette drogue un marché juteux et criminel.

Ensuite, Robocop 2 continue d'explorer la psychologie du flic androïde, sa personnalité étant mise à rude épreuve dans ce second volet.
Dans un premier temps, Robocop continue d'épier sa femme, cette dernière portant plainte auprès de l'OCP. Le robot est amené à la rencontrer lors d'une brève séquence durant laquelle il renie clairement son passé humain.
"Le masque que vous voyez est destiné à lui rendre hommage. Alex J. Murphy est décédé. Je ne vous connais pas !"
Ainsi, Irvin Kershner poursuit le mythe de la créature de Frankenstein, la thématique tournant autour de la quête de l'âme humaine.

Dans ce nouveau chapitre, Robocop est en sérieuse difficulté. Il sera réduit en miettes par les sbires de Caïn lors d'une incroyable séquence de démembrement. Et malheureusement, Robocop n'est plus sous garantie !
Ce qui réduit le cyborg à un simple produit de l'OCP. Pire encore, le robot est reprogrammé en une sorte de clown du dimanche, incapable de faire la circulation, et passant pour un pantin auprès de quelques mioches psychopathes, venus dévalisés un magasin.

Irvin Kershner reprend donc les grandes thématiques du film de Paul Verhoeven, en accentuant l'humour noir à travers de nombreuses publicités, et en insistant sur la personnalité du cyborg.
Il pointe également les grandes frustrations de notre société actuelle: le pouvoir, l'argent et la santé. Pourtant, malgré de nombreuses qualités, Robocop 2 n'est pas dénué de défauts.
La fin du film est pour le moins quelconque puisqu'elle se termine sur l'inévitable affrontement entre le flic androïde et Robocop 2.
En l'état, Robocop 2 reste donc une bonne suite, dans la lignée du premier, mais largement inférieure à son prédécesseur.
En même temps, comment faire aussi bien, voire mieux que le film de Paul Verhoeven ?

Note: 14/20