Rétrospective de Claude Cahun. Jeu de Paume à Paris

Publié le 26 juillet 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

La Galerie Nationale du Jeu de Paume expose Rétrospective de Claude Cahun jusqu’au 25 septembre de cette année. L’exposition, dont les commissaires sont Juan Vicente Aliaga et Francisco Leperlier, est organisée par le Jeu de Paume et co-produite par l’institut d’Art de Chicago et la Virreina Centre Imatge de Barcelone.

La rétrospective dédiée à l’écrivaine, actrice et photographe surréaliste cherche à sauver le caractère de son œuvre iconoclaste et presque inconnue, qui en 16 ans d’absence dans les salles d’exposition de France, revient au musée d’art contemporain Galerie Nationale du Jeu de Paume, afin que les nouvelles générations «connaissent son œuvre et les défis auxquels cette femme du se confronter avec la société de son époque» expliqua Juan Vicente Aliaga.

L’exposition présente 140 travaux et documents qui ont été prêtés par le Centre Pompidou de Paris, l’Institut Valeriano d’Art Moderne et la National Gallery d’Australie de Canberra, plus quelques collections privées qui n’ont jamais été exposées.

Lucy Renée Mathilde Schwob, vrai nom de Claude Cahun, naquît à Nantes, en France, en 1894. N’ayant pas peur des challenges, anarchiste et révolutionnaire depuis jeune, elle adopta le nom du frère de son grand-père León Cahun et rompit avec tous les schémas de l’époque en reconnaissant son homosexualité dans une France conservatrice. En 1920 elle partit vivre à Paris avec sa compagne Suzane Malherbe (connue sous le pseudonyme de Marcel Moore), avec qui elle partage les mêmes inquiétudes intellectuelles et avec qui elle commence à écrire pour le Mercure de France.

La littérature, le théâtre et la photographie parcourent ses veines, autant que les idées de transformer la société depuis ses racines. En 1929 on publie sa première photographie dans la revue Bifur, année au cours de laquelle elle s’inscrit au théâtre Le Plateau.Une année plus tard elle publie son premier livre d’essais autobiographiques Aveux non avenus, dans lesquels elle inclue des travaux photographiques qui jouent avec l’androgynie et la sexualité sans stéréotypes.

Sa participation à l’Association des Ecrivains Révolutionnaires la joint à André Bretón et Georges Bataille, avec lesquels elle fonde la revue Contre Attaque, dans laquelle ils écrivent d’ardentes attaques contre le nazisme et le fascisme qui s’emparera de toute l’Europe. Son inébranlable lutte pour la liberté l’amène à s’unir à la Résistance et participer à des actions de sabotage, pour lesquelles elle est détenue, arrivant à échapper à l’exécution.

Malgré son activisme, son œuvre est profondément intimiste et d’une dimension érotique qui révèle la passion qui mut toute sa vie. Sans aucun doute et tel que l’exposent les organisateurs, Cahun alla bien plus loin que Duchamp dans son travail esthétique. Elle innova au sujet du regard esthétique sur le féminin et rompit les barrières de la relation entre l’art et la politique avec la vie, en donnant à l’érotisme et à la sexualité un rôle fondamental dans son œuvre.

Bien qu’elle fut une artiste connue en son temps, son option sexuelle lui valu de rester dans l’anonymat pendant des années. C’est seulement en 1992, à presque 40 de sa mort, que son œuvre commença à être récupérée et étudiée, bien que sans être beaucoup diffusée. Il s’agit de la raison qui pousse la Galerie Nationale du Jeu de Paume à rassembler son œuvre disperse et la présenter lors de cette grande exposition.

Pour plus d’informations http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1397&lieu=1

Nancy Guzman