LEGITIME DEFENSE de Pierre Lacan

Publié le 09 août 2011 par Celine_diane

Le polar a la côte, côté français. Colorés de la patte de ses auteurs, le genre est en plein boom. Un boom de révolution. Et, que l’on aime ou pas cette nouvelle vague d’initiés, il faut bien avouer que comparé à la rigueur d’un Schoendoerffer, à l’extrémisme noirâtre d’un Marchal, à l’efficacité d’un Cavayé, ou même à l’humanité tapie chez les propositions de Mancuso (à vérifier très vite avec R.I.F), Pierre Lacan – dont c’est le premier long métrage- fait pâle figure. Sorte d’hommage aux polars franchouillards et surannés des seventies (Claude Brasseur, au générique, en rappel), Légitime défense est un sommet d’insipidité, régurgitation vieillotte d’un classicisme depuis longtemps enterré.

Sur le papier, une promesse de montage serré (durée du film : 1H20), des gueules (Gourmet en méchant, Rouve en tête d’affiche qui explore son côté obscur), un pitch direct (Benoît, mec lambda et sans histoire, part sur les traces de son père disparu et se retrouve au cœur d’une terrible chasse à l’homme), des possibles secondes lectures (un père, qui redécouvre le sien). A l’écran : les scories. Vide abyssal en terme de rythme et d’enjeux, le film (initialement intitulé Pour solde de tout compte) baigne dans une atmosphère passablement télévisuelle, ne parvenant jamais à réinventer les codes du polar. Lacan, pour le coup, s’embourbe dans son non discours, et se débat au sein d’une intrigue aussi famélique que son acteur principal. R.A.S., donc.



Sortie DVD : 17 août 2011.