[Critique dvd] Rio sex comedy

Par Gicquel

Un peu à l’image des galeries contemporaines qui devant des œuvres incroyables, inattendues, voire désespérantes,fournissent  les feuillets explicatifs , ce film nécessite un premier éclairage, tant il apparaît abscons dans sa manière de mélanger les genres, et les histoires .

« Mon film essaie de montrer le quotidien ordinaire des habitants des favelas et leur lutte acharnée pour réparer les terribles inégalités sociales qui les maintiennent dans leur pauvreté » prévient Jonathan Nossiter le réalisateur de « Mondovino » qui depuis six ans vit à Rio. « Il le fait avec une jovialité pleine de fatalité, dans laquelle, les gens  se reconnaissent. »

Soit des étrangers installés au Brésil qui souhaitent améliorer le sort des ressortissants, les riches (une chirurgienne esthétique britannique dissuade ses patients de franchir le pas) comme les pauvres, habitants des favelas. Une anthropologue française (Irène Jacob) se penche ainsi sur leurs problèmes, tandis qu’un ambassadeur américain en rupture d’ambassade y trouve refuge. Avant d’imaginer quelques mesures d’aides radicales, pour ces quartiers dominés par les gangs et la violence…

Tout ce petit monde se côtoie dans un documentaire en forme de comédie, et réciproquement, avant que la fiction ne vienne cimenter l’ensemble, autour d’un autre personnage haut en couleur, l’excellent Fisher Stevens,  un guide touristique, doublé d’un escroc romantique .Le résultat, vraiment  très bizarre, bringuebale les idées généreuses et les scènes les plus loufoques.

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Avec Irène Jacob et Bill Pullman , dans ses faux airs de Robin Williams, on plonge réellement au cœur des favelas, le doigt pointé sur toutes les gâchettes qui s’ y planquent, avec explication de texte sur les conditions de vie de ses habitants.

Pendant ce temps une discussion éthique s’engage sur la chirurgie esthétique, et plus généralement le pourquoi de l’humanité. Charlotte Rampling , ne me paraît pas très à l’aise dans son rôle de toubib anti-conformiste ,libérée de toutes les contraintes maritales, à l’image des personnages de ce scénario improbable, qui en fin de course, ne pensent que par leur libido.

Un soupçon de Vaudeville...

On passe ainsi d’une histoire à une autre, ça n’a ni queue ni tête, sans connection véritable .Je ne pense pas que le politiquement incorrect ouvertement revendiqué par ce type de cinéma, doivent passer par un tel salmigondis.

LES BONUS

Scènes coupées

Elles sont visibles sans ou avec le commentaire du réalisateur qu’il faut lire, contrairement aux commentaires habituellement enregistrés en regard des images.Le procédé permet d’en savoir encore d’avantage sur ses intentions.Sur les scènes proprement dites on est souvent dans le documentaire, ou l’anecdotique comme cette rencontre entre Irène Jacob et le musicien Ricardo Teté,suivi d’une interprétation commune.

Les intentions du réalisateur

« J’ai voulu faire un film en liberté, tout en n’abordant pas des thèmes trop stupides autour de la question, comment dans une telle ville, peut-on y vivre si mal ? Irène c’est la bonne conscience politique de gauche, qui demande aux employés s’ils n’ont pas envie de faire la révolution sociale.En 1968 elle aurait été sur les barricades, aujourd’hui , avec les mêmes réflexes , elle ne va pas plus loin que d’envisager que les autres puissent le faire. »

Les interview du réalisateur

Entretiens, Jérôme Kircher et Jean-Marc Roulot : du réalisateur à l’acteur, via le personnage, tout le processus de création du comédien.Charlotte Rampling et Irène Jacob discutent  du film, de leur travail de création, de la manière dont le tournage « commando » s’est déroulé… Passionnant !