Maroua, l’université accélère la mue

Publié le 19 août 2011 par 237online @237online

Écrit par Cameroon Tribune   

Vendredi, 19 Août 2011 18:05

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Le chef-lieu de la région de l'Extrême-nord opère une grande mue depuis l'avènement de la 7è université d'Etat.
Au soir du 31 juillet 2011, la ville de Maroua a connu une ambiance inhabituelle. Après la perception de la prime d'excellence académique octroyée par le chef de l'Etat, des milliers d'étudiants bénéficiaires, ont envahi les différents lieux ambiants de la ville pour savourer le plaisir que leur procure cette manne présidentielle. En cette soirée mémorable, les échanges avec les autres habitués des lieux chauds ont à chaque fois failli tourner court. Les petites piques et autres provocations lancées par ces salariés d'un jour n'étaient pas du goût des non habitués du campus.

Depuis l'avènement de l'Université de Maroua, le chef-lieu de la région a connu une grande mue. Jadis, réputée pour sa quiétude et surtout pour ses activités commerciales, Maroua a vu ses anciennes habitudes brusquement bousculées par l'arrivée de plus de dix mille personnes. Ici, les habitudes n'ont pas eu la peau dure. Le choc s'est fait sans anicroche. Désormais, les 300 000 habitants que compte la ville doivent s'accommoder de la présence de ces étrangers venus d'un seul coup grever l'effectif de la cité. Ils doivent désormais s'habituer aux extravagances et autres exubérances vestimentaires et gestuelles de ces jeunes venus chercher la science.

Du coup, de nouveaux opérateurs économiques sortent du bois. Une folle surenchère s'empare de tous les secteurs d'activité. Les prix des loyers passent du simple au triple, voire plus. L'université a injecté dans la ville près de 10.000 nouveaux locataires. La présence de ces futurs formateurs et ingénieurs auxquels s'ajoutent les enseignants, les responsables administratifs et les personnels d'appui de l'université a provoqué une folie inflationniste. Il faut parfois passer trois à quatre mois de recherche, à l'hôtel ou dans une famille d'accueil pour se trouver un abri. Les bailleurs poussent des ailes, les épaules sont devenues carrées. Une chambre ordinaire coûte désormais 15 à 20.000 F à Maroua. Un studio se négocie à 40.000, voire 50.000 F. Les appartements de deux à quatre chambres sont négociables à partir de 100. 000 F.

Ce renchérissement de la vie est accentué par une présence de plus en plus marquée des ressortissants tchadiens. Chaque week-end, la ville est bondée de grosses cylindrées aux immatriculations tchadiennes. Il devient alors presque impossible de se trouver une chambre d'hôtel, les hôteliers donnant la priorité aux voisins qui sont réputés bons « payeurs».

Mais la création de l'université de Maroua a produit d'autres externalités positives. L'activité des motos-taxis est devenue plus que florissante. La dissémination des sites pour les activités pédagogiques a boosté l'activité de ces précieux hors-la-loi, la ville étant dépourvue d'un système de transport collectif. A côté des différents pôles d'activités pédagogiques, des secrétariats bureautiques et des « tourne-dos » se sont spontanément développés. Sur les marchés, les prix des denrées connaissent une hausse vertigineuse. Lorsque l'Université aura fini de s'installer sur son site définitif de Kongola, Maroua sera promue à un bel avenir. La viabilisation du site qui s'opérera à travers le bitumage de la bretelle de 12km et la réalisation de certaines commodités modernes en rajoutera davantage à la coquetterie de la plus belle des régions.


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