Andy Warhol : voleur d'odeurs (2ème partie)

Publié le 20 février 2008 par Véronique Bessard

Comme promis il y a quelques jours, voici la manière « propre et nette de se souvenir » de l’excentrique Andy Warhol … (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)


Andy et sa muse Edie Sedgwick, circa 1965


« Je change sans arrêt de parfum. Si j’en ai porté un pendant trois mois, je me force à l’abandonner, même si j’ai envie de continuer à le porter. Ainsi, chaque fois que je le sens, il me rappelle ces trois mois. Je ne le réutilise plus jamais : il entre dans ma collection permanente d’odeurs …
Des cinq sens, c’est l’odorat qui se rapproche le plus de la pleine commande du passé. L’odeur peut réellement vous transporter. La vue, l’ouïe, le toucher et le goût ne sont vraiment pas aussi puissants que l’odorat si vous voulez ramener un instant votre être entier quelque part en arrière. Je n’en ai généralement pas envie mais, en bloquant les odeurs dans des bouteilles, je peux garder le contrôle et ne sentir que les odeurs que je veux, quand je veux, pour évoquer les souvenirs qui conviennent à mon humeur. Juste une seconde.
Ce qu’il y a de bien avec la mémoire des odeurs, c’est que le sentiment d’être transporté s’arrête dès l’instant où vous cessez de sentir, et qu’il n’y a pas donc pas d’effets secondaires. C’est une manière propre et nette de se souvenir.
Ma collection de parfums à demi usagés est considérable, maintenant, et pourtant je n’ai commencé à en porter beaucoup qu’au début des années 60. Auparavant, les odeurs de ma vie étaient uniquement celles qui m’atteignaient le nez par hasard. Mais j’ai ensuite compris qu’il me fallait avoir un genre de musée d’odeurs, afin que certaines odeurs ne se perdent pas pour toujours. »