Une Séparation de Asghar Farhadi

Publié le 20 août 2011 par Leunamme


UNE SÉPARATION : BANDE-ANNONCE VOST HD

Simin voudrait divorcer d'avec Nader, mais faute de consentement mutuel, la loi iranienne ne l'y autorise pas. Cependant, elle quitte le domicile conjugal pour aller vivre chez sa mère, laissant Nader seul avec leur fille de 11 ans et son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Pour s'occuper de celui-ci, Nader est contraint d'embaucher une jeune femme très à cheval sur les questions de religion. Ce qu'il ignore, c'est qu'elle est enceinte, et qu'elle accepte de travailler pour lui alors que son mari n'est pas au courant. Un jour, alors qu'il plus tôt du travail, Nader trouve son père par terre attaché à son lit. Au cours de la discussion qu'il aura ensuite avec la femme de ménage, il va s'emporter et pousser cette dernière hors de chez lui. Il est loin d'imaginer les conséquences de ce geste.

Une splendeur ! Ce film est une splendeur en tous points. Pour les acteurs, formidables, pour la mise en scène, pour le scénario. "Une séparation" mérite largement les éloges qui sont les siens et le formidable bouche à oreille qui lui vaut un succès inattendu.

L'auteur du déjà formidable "A propos d'Elly" nous parle évidemment de la société iranienne et de ses paradoxes. Une société tiraillée entre la modernité incarnée par Simin et Nader qui sont des petits bourgeois, et le poids de la tradition et de la religion que symbolisent la femme de ménage et son mari, qui vivent dans la pauvreté dans un quartier populaire. Mais le film de Farhadi est impressionnant et puissant car il ne dénonce rien. Farhadi ne choisit pas son camp, aucun de ses personnages n'est entièrement bon ou mauvais, ils sont complexes avec leurs forces et leurs faiblesses, à l'instar de l'Iran lui-même, un pays bien plus sophistiqué, bien plus intéressant que l'image que les médias français ou le gouvernement iranien en renvoient.

Il y a du Loach chez ce cinéaste qui parle du quotidien pour le relié au général. Farhadi est assurément un grand cinéaste social. Mais il y a aussi à l'évidence du Hitchcock chez lui. "Une séparation" est avant tout un film où règne une tension palpable de bout en bout, et suspens incroyable. Il ne faut surtout pas relâcher son attention, car rien aucune scène, aucun détail n'est là pas hasard : "Une séparation" repose aussi sur un scénario diabolique en diable qui réserve plein de retournements de situations, Avec de surcroit, mais je l'ai déjà dit, des comédiens extraordinaires.

Le cinéma iranien a déjà eu de grands réalisateurs, Kiarostami, Panahi ou Makhmalbaf pour ne citer qu'eux, Avec Farhadi, il donne au 7ème art un de ses grands maîtres.

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