EMA – Past Life Martyred Saints

Publié le 22 août 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Categories: Chroniques CDs

GRUNGE - Premier album pour EMA, ou Erika M.Anderson. Cette dernière n’est néanmoins pas inconnue du bataillon puisqu’elle avait fondé Gowns avec son partenaire Ezra Buchla. L’aventure musicale et amoureuse s’était arrêtée en 2010. C’est donc sous ses propres initiales qu’elle revient aujourd’hui avec PAST LIFE MARTYRED SAINTS, un album hautement explosif.

PAST LIFE MARTYRED SAINTS fait parler de lui depuis un bout de temps déjà. EMA serait devenue la nouvelle coqueluche de la blogosphère et des critiques musicaux. C’est surtout avec l’impressionnant "California" qu’EMA a déclenché les passions. Un hymne entre haine et amour à son Etat d’adoption. La jeune femme a en effet migré de son Dakota du Sud pour rejoindre la côte ouest à ses 18 ans. Le manque du pays, le dégoût de certains aspects découverts au cœur de la métropole, la plainte de celle déchirée entre ces deux mondes, n’appartenant finalement plus ni à l’un ni à l’autre : "California" c’est tout cela. Un morceau fort, épuré. « I’m just 22 but I don’t mind dying », susurre t-elle. Mots empruntés à Bo Didley et son "Who do you Love". Autre titre épique, le "Grey Ship" d’ouverture, avec sa progression émotionnelle et instrumentale, ses nombreuses facettes. Ou encore "Anteroom" avec seulement une guitare, une voix et une batterie. Un beau moment et un joli clin d’œil à Nirvana. C’est d’ailleurs dans cette veine que l’on pourrait situer EMA : un grunge version 2011, vingt ans tout juste après NEVERMIND. EMA, c’est aussi Courtney Love avant la folie, PJ Harvey en plus noise. Les 90’s en somme.

Le son d’EMA est brut, profond et nous attire avec lui dans les entrailles de la terre. Un choix simple : écouter d’une oreille et rester à la surface, effleurer seulement l’expérience PAST LIFE MARTYRED SAINTS ou plonger dans les abîmes avec lui, aussi douloureux cela puisse être. Maladroite par moments, EMA n’en dégage que plus une authenticité touchante, une honnêteté parfois perturbante. Et tant pis pour le goût amer que l’on ressentira après l’écoute de ces neuf morceaux, l’album n’en reste pas moins l’un des plus ambitieux de 2011.