Brandon SANDERSON - The Hero of Ages/Héros des Siècles: 7+

Par Eden2010

Brandon Sanderson - The Hero of Ages/Le Héros des Siècles : 7+/10

Le « Héros des Siècles » constitue une très belle conclusion d’une trilogie pleine d’imagination. Les pièces du puzzle s’emboitent, celles qu’on avait déjà placées dans notre esprit forment l’image tant attendue, celle de la fin d’un monde.

Mais d’abord un petit résumé :

A la fin du premier tome, le Lord Ruler (Seigneur Maître) a été vaincu et tué par Vin qui espérait ainsi libérer le monde de son oppressante tyrannie. Bien mal lui en a pris, puisqu’il s’avérait dès le deuxième volume de la trilogie qu’il n’était pas aussi mauvais qu’il paraissait ; et c’est un peu un suivant ses traces (vaguement) que Vin a, bien involontairement, libéré Ruin au puits de l’ascension (Well of Ascension), condamnant par là la terre à une lente mort sous les cendres, les brumes et les tremblements de terre.

Au début de ce troisième et dernier roman, nous retrouvons nos amis un an plus tard. Elend maîtrise de mieux en mieux les pouvoirs de Mistborn reçu au puits de l’ascension alors que Vin est effondrée face à un monde mourant qu’elle a condamné par son erreur de jugement.

Les provinces ont déjà disparues sous les cendres et il est impensable que les hommes puissent survivre sous les cendres qui tombent dru, les brumes envahissent le jour et qui tuent … plus d’un an encore. Après, ce sera la fin. La fin de tout.

Vin et Elend ne peuvent faire autrement qu’admettre qu’indéniablement le Lord Ruler, autant il était un tyran, autant il a véritablement tenté de sauver le monde, et c’est en suivant les indications de ce « héros » disparu qu’ils tentent de trouver un moyen de renverser le sort.

Oui, en le tuant, ils ont libéré une force qui dépasse tout ce qu’ils ont pu imaginer, car comment se battre contre les cendres ? Contre la brume ? Contre les tremblements de terre de plus en plus violents qui secouent et déchirent la croute terrestre ?

Notre petit groupe s’attaque donc avant tout au tangible et tente de ramener la paix - mais pour ce faire ils sont contraints de déclarer la guerre, de se battre, d’envahir pour imposer leur autorité.

En quoi sont-ils différents du Lord Ruler ? Ne sont-ils pas exactement comme lui ?

Et la question se pose encore et encore : comment combattre Ruin, qui n’est qu’une force maléfique dont le seul et unique objectif est de détruire la terre ?

Peut-être la seule solution qui reste est tout simplement de survivre aussi longtemps qu’il est possible ?

C’est une belle fin pour cette trilogie !

Dans « The Hero of Ages » nous retrouvons le monde désenchanté qui se meurt de façon assez spectaculaire et rapide. Rien ne peut survivre, la fin est imminente et l’ennemie intouchable, littéralement.

Nous suivons les différents personnages auxquels nous nous sommes attachés, nous découvrons Elend en tant que Mistborn, revêtu de sa tenue blanche qui doit donner espoir à son peuples, nous découvrons les origines des colosses, des kandra, nous trouvons Spook qui se débat avec ses problèmes personnels et ensemble tous ces hommes et femmes, perdus et désespérés, s’efforcent d’avancer sans connaître la direction. Seuls ils ne sont rien, mais la confiance qu’ils ont les uns dans les autres peut les faire avancer.

Le pire dans leur situation est toutefois qu’il leur est impossible de parler de leurs stratégies, puisque Ruin les entend, il lit leurs écrits, il va jusqu’à modifier les mots qui ne sont pas fixés dans du métal !

Une épopée absolument fantastique ! Un combat désespéré d’hommes et femmes simples qui deviennent des héros au besoin des circonstances.

J’ai particulièrement apprécié d’apprendre plus sur les origines des kandra et des colosses.

Ce troisième volume nous révèle peu à peu le passé du monde avant de nous dévoiler son sombre avenir, à travers les aventures et les légendes. Et si les révélations ne sont pas nécessairement surprenantes mais ne font que confirmer ce dont on se doutait, il n’en reste pas moins que l’ensemble est une franche réussite, une digne fin de la trilogie.

Le seul bémol, c’est peut-être la fin que j’ai trouvé un peu trop « grandiose ». Mais en même temps j’admets qu’il n’y avait pas vraiment d’autre solution pour conclure.

Si certains personnages restent malheureusement dans l’ombre, d’autres, comme Spook, s’imposent.

Les doutes des uns et des autres se mêlent parfaitement aux légendes dont les interprétations peuvent varier au gré des aventures.

Donc, un peu moralisateur mais beau.

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