Citizen Kane

Publié le 26 août 2011 par Olivier Walmacq

genre: drame
année: 1941
durée: 2 heures

l'histoire: A la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un grand magnat de la presse, Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu'il prend sur ses proches lui font découvrir une personnalité mégalomane, égoïste et solitaire.

la critique d'Alice In Oliver:

Pour ceux qui l'ignorent, Citizen Kane, réalisé par Orson Welles en 1941, est considéré par l'American Film Institute comme le meilleur film de tous les temps. Evidemment, certaines personnes pourront se demander ce qui justifie un tel classement. Le réponse tient en plusieurs points.
Premièrement, pour son film, Orson Welles utilise des techniques révolutionnaires, notamment en ayant recours à la profondeur du champ.

Ce procédé est souvent utilisé dans le film, mais pas de n'importe quelle façon, le but étant de servir un scénario particulièrement complexe.
C'est aussi la grande force de Citizen Kane: le film repose sur une série de flashbacks qui obéissent à une certaine chronologie.
Mieux encore, Orson Welles innove et présente certains éléments de la vie de son héros principal, Charles Foster Kane, via des bulletins télévisés.

C'est un procédé révolutionnaire à l'époque qui influencera des générations de cinéastes. Enfin, de nombreux plans sont filmés en plongée et en contre-plongée. Via ce procédé, Orson Welles tient à décrire les émotions de son personnage. En vérité, Citizen Kane s'inspire de la vie de William Randolph Hearst, un puissant magnat de la presse américaine du début du XXème siècle.

C'est aussi le tout premier film d'Orson Welles, qui intervient quelques années après son fameux canular à la radio (ce dernier ayant faire croire à l'arrivée d'extraterrestres hostiles). Visiblement, le cinéaste a envie de marquer le septième art et signe l'un des plus grands films jamais réalisé.
Citizen Kane est un drame terriblement ambitieux, réalisé par un véritable surdoué de la caméra et de la mise en scène.

En utilisant certaines techniques inédites, que j'ai déjà décrites précédemment, Orson Welles transgresse tous les codes établis par la planète Hollywood. Mais encore une fois, c'est bien au niveau du scénario que Citizen Kane se révèle le plus abouti. Orson Welles propose donc un script elliptique, retraçant les grands moments de la vie de Charles Foster Kane.

C'est donc un véritable puzzle labyrinthique qui est présenté au spectateur. Toutefois, le film est loin d'être incompréhensible et obéit à une structure logique. Au final, ce qui passionne, c'est le portrait de cet homme riche, puissant et mégalomane, mais paradoxalement solitaire.
A sa mort, Kane aura un dernier mot: "Rosebud". Un journaliste enquête. Qui est ce fameux Rosebud ? Pourquoi a-t-il une telle importance aux yeux de cet homme profondément mélancolique ?

Finalement, c'est le passé de cet être mystérieux qui va déterminer sa personnalité et son parcours atypique. Pourtant, Kane est un homme malheureux, l'origine de sa crise existentielle se trouvant dans son enfance traumatique.
Je n'en dirai pas davantage sur les clés de l'intrigue. Toutefois, Orson Welles réalise un drame puissant, avec une vraie dimension psychanalytique.
Indéniablement, Orson Welles était un cinéaste en avance sur son temps et un véritable génie de la caméra.
Un vrai cinéphile se doit de regarder au plus vite ce monument du septième art.

Note: 21/20


Citizen Kane - Extrait du film