Samuel Eto’o Fils : La roulette russe du goleador

Publié le 26 août 2011 par 237online @237online

Écrit par Mutations   

Vendredi, 26 Août 2011 15:30

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Le capitaine des Lions et star incontestée du ballon rond vient de frapper un coup double : engager un énième défi sportif et entrer dans la légende comme footballeur le mieux payé au monde.
Nul n'est décidément prophète chez soi. Samuel Eto'o Fils, certainement informé de l'avalanche de passions qui déferle au Cameroun depuis l'ouverture des négociations puis l'aboutissement définitif de son transfert de l'Inter de Milan (Italie) à Anzi de Makachkala (petite ville du Daguestan dans la fédération de Russie. L'objet de toutes les controverses et polémiques, le montant record de la transaction financière qui fera d'Eto'o le joueur de football le mieux payé de la planète terre, qui se combine avec le caractère supposé peu attractif du championnat russe dans lequel le capitaine des Lions indomptables évoluera désormais. Le montant n'est en effet pas ordinaire : 20 millions d'euros par mois, c'est-à-dire près de 23 milliards Cfa. Autant dire plus d'un milliard tous les mois, net d'impôts. A donner le vertige !

«En choisissant d'aller enterrer son talent en Russie, il a confirmé qu'il n'était qu'un mercenaire du ballon rond qui sent que son corps est en train de le lâcher», a-t-on entendu dire ça et là, criant plus fort que ceux qui estimaient que, de toute façon, c'était un joli coup pour lui qui après avoir tout gagné (en dehors de la coupe du monde de football, s'offrait un nouveau challenge en allant à la conquête d'un championnat moyen dans un pays à la recherche de sa splendeur footballistique révolue et qui, en obtenant l'organisation de la coupe du monde en 1018, veut rester dans une dynamique positive.
Bien sûr, fidèle à son habitude, Samuel Eto'o a laissé durer le suspense, venant même s'adresser à la presse sportive camerounaise, au détour d'une sortie gabonaise en compagnie du président de la République locale, pour ne rien leur dire de concret, exactement comme il y a deux ans lorsque le monde entier le savait partant de Barcelone et l'annonçait à Milan, mais lui disait qu'il ne savait pas de quoi son avenir était fait. Au contraire, il passait plus de temps à épiloguer son les Lions indomptables à qui son capitanat ne semblait pas porter bonheur.

C'est sûr, après sa première séance d'entrainement tenue hier à Moscou, ville où il va résider, comme tous ses partenaires, en allant jouer les matches «à domicile» à Makachkala par vol spécial aller-retour, les commentaires ne vont pas baisser. Malgré le prochain match annoncé des Lions samedi le 03 septembre à Yaoundé contre l'île Maurice, qui ne sera qu'un intermède, ce sont surtout ses débuts sous ses nouvelles couleurs qui seront attendus.
Mais Samuel Eto'o connaît à la fois l'adversité, la pression et les défis. Ces trois éléments ont d'ailleurs jalonné toute sa vie et sa carrière de footballeur. Et si certains s'extasient aujourd'hui devant les centaines de millions de francs Cfa qu'il va brasser, lui rappelle chaque fois qu'il en a l'occasion les galères qu'il a traversées, les doutes qui ont parsemé sa vie et les combats qu'il a du livrer.

Et s'il est inutile de revenir sur son départ de la Kadji sport academy pour le Réal de Madrid après avoir été chassé du Havre en France deux ans plus tôt pour essais non concluants, il est bien de se souvenir que celui qui est désormais le joueur le mieux rémunéré de la planète est aussi l'attaquant le plus constant du monde de ces dix dernières années, depuis son passage au Real Majorque où il éprouvait un malin plaisir à humilier les deux plus grands clubs d'Espagne (le Réal et le Barça) et marquait un minimum de 18 buts par saison, en passant par ses fabuleuses années Barça ponctuées par plus de 100 buts, et terminant par deux magnifiques saisons à l'Inter de Milan (triplé historique la première saison et vainqueur de la coupe d'Italie la seconde).
Il faudrait également se souvenir de ce que Samuel Eto'o Fils aura marqué, quoi qu'il advienne, l'histoire de la Champions League, en devenant l'un des quatre footballeurs à l'emporter deux années consécutives dans deux clubs différents : Paulo Sousa (1996 avec Juventus et 1997 avec Dortmund), Marcel Desailly (1993 avec Marseille et 1994 avec Milan Ac), Gérard Piqué (2008 avec Manchester United et 2009 avec Barcelone) et Samuel Eto'o (2009 avec Barcelone et 2010 avec Inter Milan), et, surtout, l'un des rares si ce n'est le seul, à avoir remporté ce prestigieux trophée à trois reprises.
Et pour ceux qui continueront de penser qu'il a choisi la préretraite dorée à coup de centaines de millions, il pourra toujours donner rendez-vous dans deux ans.

Son contrat comporte en effet des clauses sportives qu'il se fera fort de réaliser d'autant qu'elles bonifieront encore ses revenus : 5 millions d'euros supplémentaires s'il marque un minimum de 15 buts par saison, 10 millions supplémentaires pour 30 buts et 5 autres millions s'il qualifie ce club habitué à la 4e place à la prochaine ligue des champions. A 30 ans et demi, le natif de Nkong qui dit avoir muri depuis qu'il est papa, aurait pu se dire qu'avec un palmarès si riche auquel il faut ajouter, entre autres, les titres de meilleur buteur des Lions indomptables, meilleur buteur de toute l'histoire de la coupe d'Afrique des nations, deux fois vainqueur de cette même compétition et médaillé d'or olympique, il n'a plus rien à prouver. Il faut certes craindre que ce nouveau statut stratosphérique n'arrange pas ses relations avec ses coéquipiers de l'équipe nationale, notamment un Alexandre Song sur le retour. Ce dont on est au moins sûr, c'est que les diverses oeuvres sociales pour lesquelles il s'est engagé prendre une autre dimension. Pour qu'au final, sur les terrains de football comme chez les déshérités, on pense plus au bonheur qu'il procure qu'à l'argent qu'il gagne.


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