Les larmes d'Owen Hargreaves

Publié le 27 août 2011 par Dlem

Après une très bonne première saison 2007/08 où il fut l'un des grands artisans du sacre européen de United, la carrière d'Owen Hargreaves s'est vite transformée en cauchemar. L'ancien milieu de terrain du Bayern a vécu un véritable calvaire en enchaînant les blessures les unes après les autres, l'écartant des terrains de football, au grand désarroi des supporters de United, qui avaient adopté ses jolies croles aussi rapidement que celles des jumeaux brésiliens Tic et Tac.

Trois ans et un retour raté plus tard, le contrat de "Hargo" est arrivé à son terme et les Red Devils n'en ont pas proposé de nouveau au trentenaire. N'ayant pas d'agent, il a même proposé de jouer pour rien, afin de pouvoir rester dans ce club qu'il a donc quitté la mort dans l'âme. Il va aujourd'hui tenter de rebondir à West Bromwich et s'est fixé comme objectif de jouer 40 rencontres. C'est tout le mal qu'on lui souhaite, même si cela ne fera qu'ajouter aux regrets déjà énormes que son nom suscitera encore longtemps chez les supporters que nous sommes.

Quand j'ai quitté le terrain après cinq minutes lors de ce match face aux Wolves la saison dernière, les gens ont dû se dire "Qu'est ce qui cloche avec ce mec ? Il casse comme du putain de verre ou quoi ? C'est une blague ?". C'était ma première renconttre depuis deux ans. J'ai joué cinq minutes avant de déchirer mes putain de tendons. Et puis quand j'ai vu les radios, j'ai vu que mon mollet était touché également. Sortir du terrain ce jour-là, c'était la plus longue sortie de toute ma vie. J'étais vidé rien qu'en rejoignant le vestiaire. C'est mon premier match depuis deux ans, j'ai eu une standing ovation et il y a maintenant 70,000 personnes qui me regardent - et des millions à la TV - et tout ce que je me dis c'est "essaie de ne pas boîter", je ressemble à un comique. Je voulais essayer de continuer à jouer. Je crois que cela démontre à quel point j'étais désespéré, je tentais de me battre contre deux blessures musculaires. Je voulais au moins tenir jusqu'à la mi-temps. Mais j'ai tenu cinq minutes ! Je ne suis pas un gars sensible mais quand je suis enfin arrivé au vestiaire, j'ai pleuré. J'étais assis là avec un des physios et j'étais tellement submergé. J'avais fait tellement d'efforts pour y arriver. Pendant deux ans j'ai imaginé ce moment dans ma tête.

J'ai fait mes adieux aux garçons avant la finale de la Ligue des Champions. Et puis voilà, j'étais parti. Je ne leur en veux pas de m'avoir laissé partir. Je peux comprendre. Il y a un moment où vous devez vous avouer que ça n'a pas marché. Le foot a continué. A plus tard, meilleurs voeux. David Gill est un gars terrible et également un directeur exécutif terrible. Et il n'y a aucune animosité avec le boss. Il a probablement eu sa part de frustration, même si elle était plus importante de mon côté. J'ai dit au boss que je jouerais 40 matches cette saison. Il a dit qu'il me voyait encore jouer, mais qu'il voulait commencer à intégrer les joueurs plus jeunes. Quand je jouais pour lui, il était fantastique. C'est un grand manager. Il sait quels joueurs peuvent lui faire gagner tel ou tel match. C'est le meilleur pour ça. Les gars étaient super aussi. C'est un club extraordinaire. Les gens qui travaillent en coulisses sont incroyables. Certains gars du staff médical sont devenus de très bons amis. A un moment j'ai proposé de jouer gratuitement cette saison, dans le simple espoir de rester. Mais ils m'ont dit "Ce n'est pas ce que tu veux" et ils avaient probablement raison.

Pas d'agent, pas d'histoire de cul dans les journaux et... Pas la moitié de la carrière qu'il aurait méritée. Vous connaissez beaucoup de joueurs de son calibre qui proposeraient de jouer gratuitement ? Vraiment,  le sort s'acharne sur les mauvaises personnes. VDM

Good luck, Owen.