Paris, film capitale

Par Va33

Puisque Cédric Klapisch nous y invite, dans la dernière scène de Paris, excluons d’emblée les ratiocinations, les moues boudeuses et les pinaillages qui altèrent le plaisir et détournent de l’essentiel. À l’unisson de Pierre (Romain Duris), le personnage central, goûtons d’abord la saveur généreuse de ce film choral qui offre d’irrésistibles compositions d’acteurs et célèbre le bonheur fugitif des rencontres auxquelles l’indifférence et la lassitude nous font échapper.

C’est un peu plus à l’est de la « Ville lumière », aux alentours de la place Gambetta et du cimetière du Père-Lachaise, que le cinéaste a installé son héros. Pierre, danseur de cabaret au Moulin-Rouge, ne peut plus exercer son métier. Dans l’attente d’une transplantation cardiaque, et dans l’angoisse d’un pronostic vital incertain, il passe ses journées sur le balcon de son appartement. Jetant un œil nouveau sur le ballet humain qui se joue, dans les appartements voisins – là où il aimerait rejoindre Laetitia, incarnée par l’éclatante Mélanie Laurent – ou en contrebas, à la boulangerie ou au marché.
 Cédric Klapisch s’intéresse à tous avec la même tendresse et compose un réjouissant kaléidoscope de l’âme humaine, dans ses élans de bonté comme dans ses petites mesquineries. Il pose un regard amusé et d’une réconfortante justesse sur ces destins dont il rétablit l’inestimable valeur ; plein d’humour, il se plaît à croiser les destins et orchestre des rencontres inattendues dont le point commun est l’aspiration à l’amour.
Cette invitation à saisir les bonheurs simples de la vie laisse étourdi et joyeux. Avec l’espoir qu’elle parvienne à conquérir les cœurs, des Parisiens ronchons et des autres…