Man Utd 8 - 2 Arsenal : Pas de pitié pour les Gunners

Publié le 29 août 2011 par Dlem

Équipe diminuée ou pas, Arsenal a subi la loi du Théâtre des Rêves et de son Manchester United nouveau. Le score, sans appel, aurait pu être plus lourd…

Avant d’entamer cette longue review, envoyons tout de suite l’excuse de « l’équipe C » d’Arsenal, avancée par plusieurs supporters des Gunners préférant se voiler la face que d’affronter la vérité en face, aux oubliettes. Certes, Arsène Wenger ne disposait pas de tous ses meilleurs atouts pour cette joute. Aux départs tardifs de Fabregas et Nasri se sont ajoutés les suspensions de Gervinho, Song et Frimpong et les blessures de Wilshere et Diaby. Bon… Cela signifie-t-il que Van Persie, Walcott, Arshavin, Rosicky, Koscielny, Scszesny ou Ramsey sont des grosses chèvres qui ne jouent qu’en Carling Cup ? Non. Et si on regarde le onze de United qui a débuté la rencontre, on se rend compte que Ferdinand, Vidic, Rafael, Carrick, Fletcher, Chicharito, Valencia, Park, Giggs, Berbatov manquaient à l’appel. Sir Alex alignait peut-être au final moins de titulaires indiscutables que son opposant. De Gea, Smalling, Evans, Jones, Young, Cleverley, Welbeck ne jouent pour la plupart dans l’équipe première que depuis quelques semaines, les autres étant des remplaçants la plupart du temps. Si vous regardez maintenant à la moyenne d’âge des deux équipes au coup d’envoi, vous vous rendrez compte que les Fergie Babes étaient plus jeunes que les Baby Gunners (Moyenne de 23 ans pour MU, 24 ans et 66 jours pour Arsenal). Pas encore convaincus ? Jetez donc un oeil aux bancs des deux équipes, vous comprendrez mieux le gouffre qui sépare aujourd'hui les deux équipes. Une équipe se résume-t-elle à ses onze titulaires ? Devons-nous nous excuser de la mauvaise gestion d’Arsenal ? Du fait qu’ils ne terminent aucune rencontre à onze ? De leur mauvaise politique de transferts ? De l’absence totale de plan de jeu, d’organisation, de solidarité… ? Certainement pas. Nous avions un match de football à jouer et ce fut un putain de match de la part de notre équipe.

Cette précision étant faite, tentons de rentrer dans l’analyse de ce match qui restera mémorable pour tous les supporters de MU et qui marquera l’histoire de la Premier League. Je dis « tentons » car il y a tellement de choses à dire que je risque d’en oublier la moitié. Il s’est passé tant de choses durant ces 90 minutes que je me demande déjà par où je vais commencer. La logique m’impose d’entamer mon dur labeur par le début. Sir Alex alignait donc pour ce choc une équipe identique à celle qui avait déjà pris le scalp des Spurs une semaine plus tôt : De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani, Cleverley, Anderson, Young, Rooney, Welbeck. Le dicton « On ne change pas une équipe qui gagne » est si rarement utilisable avec Fergie que ça méritait d’être souligné.

Après une vingtaine de minutes que les Red Devils utilisèrent pour régler la lunette de leur fusil, pendant qu’Arshavin essuyait ses crampons une première fois sur Jones (carton jaune), il était temps d’en donner pour leur argent aux spectateurs d’Old Trafford. Sur un centre d’Evra, la défense d’Arsenal dégageait tant bien que mal. Anderson était à la récup et envoyait une louche au-dessus de la mêlée pour permettre à Danny Welbeck, plus rapide que ses gardes du corps et que Szczesny, d’ouvrir le score de la tête (1-0, 22ème minute). Avantage logique, tant la domination des Reds était énorme.

Et puis première incursion des Gunners dans le rectangle de United, via Walcott sur la droite… Evans joue un peu des bras et l’ailier tombe. Monsieur Webb accorde le penalty, généreux mais pas scandaleux. Robin Van Persie remonte son brassard et s’apprête à offrir à son équipe une égalisation assez miraculeuse. Mais son envoi à ras de terre sur la droite du gardien n’est pas génial et David De Gea se détend parfaitement pour garder ses filets inviolés (27ème). Toute l’équipe vient lui témoigner sa reconnaissance en caressant sa houpette. Premier fait d’arme pour le jeune gardien espagnol, très critiqué depuis le début de la saison.  Pas le temps de dire ouf, Young se retrouve de l’autre côté du terrain, fixe son défenseur avant d’envoyer une merveille de frappe enroulée en pleine lucarne (2-0, 28ème).

Welbeck, De Gea, Young. Les transferts de cet été se distinguent une fois de plus lors de cette première demi-heure. Et les supporters sont encore loin de se douter qu’il ne s’agira là que d’une mise en bouche. Déjà frustré, le russe Arshavin va attaquer sa deuxième cheville de la rencontre, la victime se nomme cette fois Ashley Young et l’assassin, déjà averti, s’en sortira en toute impunité. Monsieur Webb laisse jouer, Evans lance Welbeck mais le jeune anglais freine sa course et se tient l’arrière de la cuisse. Son match est terminé, sous les applaudissements du public d’OT, il laisse sa place à Chicharito (36ème). Quelques instants plus tard, Cleverley alertera le toujours aussi intenable Young, qui sera plaqué à terre par Jenkinson juste à l’entrée de la boîte. Carte jaune pour le jeune défenseur et coup franc pour United. Rooney va le tirer, en deux temps avec Young. Son envoi est parfait et Szczesny ne peut que l’effleurer (3-0, 41ème). Amusant ; de l’autre côté du mur, Anderson faisait face à Szczesny, comme s’il savait déjà que le ballon finirait au fond.

Old Trafford est chaud bouillant et fête le 150ème pion de Wazza pour United. United va rentrer au vestiaire avec trois buts d’avance. Les Red Devils lèvent le pied, mais Evra dégage mal et permet à Rosicky d’alerter Walcott, oublié par le français, qui dans un angle fermé parvient à propulser le cuir entre les jambes de De Gea et donc dans le but (3-1, 45+3ème). Les deux équipes rentrent donc au vestiaire sur un score flatteur pour les uns, presque décevant pour les autres.

A la reprise, United va reprendre sur les mêmes bases mais le tir de Young sera bien arrêté par Szczesny (48ème) et Nani tentera un lob impossible au lieu de servir ses coéquipiers, mieux placés. Puis Van Persie reprendra un ballon de Rosicky de volée, bien arrêté par De Gea, et Arshavin aura également l’occasion de réduire le score, sans succès. A l’autre bout du terrain, Cleverley est lui aussi tout proche de scorer, Young voit son tir repoussé, puis sert Nani qui manque le ballon à bout portant. Le même Nani qui quelques instants plus tard trouvera Rooney dans l’axe, dont la feinte pour laisser ce ballon à Chicharito et partir dans la profondeur surprendra Djourou, qui verra jaune à son tour après avoir freiné Wayne fautivement. Nouveau coup franc, cette fois légèrement décalé sur la droite), on prend les mêmes et on recommence. Rooney, Young et envoi de Rooney vers le petit filet opposé, contre-pied parfait (4-1, 63ème).  A nouveau aux premières loges pour admirer ce nouveau bijou, Anderson, encore placé derrière le mur, remettait ça avec un sourire moqueur !

Le buteur se mue ensuite en passeur. Smalling, à nouveau excellent hier en arrière droit, remontait le ballon jusqu’à Rooney, aux abords du rectangle. Les défenseurs londoniens craignent une nouvelle cartouche du sniper, ils sont trois à foncer sur lui et oublient Nani dans leur dos. Passe de Wayne et petit ballon piqué du portugais hors de portée du gardien (5-1, 67ème). Ce but tombe un peu tard pour Nani, dont la contribution n’a pas dû plaire à Sir Alex. Il sort directement après son but, en compagnie du filou d’Anderson, et Park et Giggs peuvent participer à la fête. Nouveau geste de génie de Rooney, qui tente un lob de loin, mais qui trouve le poteau. Puis Park se rappelle au bon souvenir des Gunners en inscrivant le sixième but des Red Devils d’un tir croisé à ras de terre, trois minutes après sa montée au jeu (6-1, 70ème).

Il y aura encore trois buts lors des 20 dernières minutes : Van Persie réduira la marque via un deuxième but de raccroc (6-2, 74ème), puis Jenkinson exécutera son deuxième plaquage de la journée, cette fois sur Chicharito ; deuxième jaune et exclusion. Arsenal ne pouvait pas finir la rencontre au complet. Cette fois Rooney manque le cadre (77ème). Mais le rouquin aura une nouvelle occasion de signer un triplé lorsque Howard Webb désignera le point de penalty suite à une faute dans le rectangle de Walcott sur Evra (7-2, 82ème). Arrêtez le massacre, se dit-on alors, curieusement pris depuis plusieurs minutes par un léger sentiment de pitié pour cet adversaire complètement à la dérive, par ce manager dépité au fond de son siège… Mais le score sera encore alourdi un peu plus dans les arrêts de jeu. Young nous propose un remake du 2-0 avec le même tir enroulé pour parachever cette démonstration (8-2, 90+1). Bonne soirée à vous, Szczesny, Wenger et Robin !

Il y a des jours comme ça où (presque) tout ce que vous entreprenez réussit. Outre cette réussite devant le but d’Arsenal, cette victoire écrasante s’explique par plusieurs facteurs : Une équipe affaiblie en face, qualitativement et mentalement, même si je doute que Sir Alex permette un jour une telle déroute chez un rival, que ce soit avec une équipe C, D ou Z. Le peno raté de Van Persie aurait peut-être changé la physionomie du match, on ne le saura jamais. Mais ce qui est certain, c’est que les Gunners nous ont facilité la tâche. Ils sont visiblement venus en victime désignée, n’ont jamais affiché la rage de vaincre qu’une équipe en difficulté est censée montrer. Quand on manque soi-disant de qualité sur le terrain, on tente de compenser ces carences par de la solidarité, une organisation de tous les instants et 300% de courage et de rage en plus. On met une tactique au point, on s’adapte… Rien de tout ça hier. Seul Walcott a montré du caractère lors de cette après-midi cauchemardesque pour les Gooners. Sur le premier coup-franc de Rooney, Rosicky ne regarde même pas si le ballon rentre et semble se désintéresser complètement du sort de son équipe. Lorsque Lansbury rentre alors que le score est déjà bien lourd, il a le sourire... Arshavin, un des joueurs les plus expérimentés sur la pelouse, aurait dû être exclu après 35 minutes de jeu !

Mais assez parlé de l’adversaire. United s’est montré professionnel et son équipe, la plus jeune de la Premier League, a réalisé un match très satisfaisant de plus. Sachant que les Gunners seraient plus « faibles », tomber dans la facilité aurait été facile, mais les Red Devils ont continué à jouer pendant 90 minutes. Le score est humiliant, bien sûr, mais j’y vois là une forme de respect et personne n’aurait apprécié de les voir lever le pied à 4-1.

Ce score a en plus le bon goût de faire quasiment passer celui des citizens acquis un peu plus tôt à White Hart Lane (1-5) inaperçu. Les deux formations de Manchester comptent désormais neuf points sur neuf et trônent en tête de la Premier League. La première place est pour United grâce à une meilleure différence de buts. DTC Shitty ! Trois victoires en autant de rencontres, 13 buts inscrits, 5 encaissés, et une équipe qui confirme de semaine en semaine tout le bien qu’on pense d’elle. Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions hâtives, mais l’avenir semble radieux pour cette nouvelle génération de Red Devils mise en place par le maître Ferguson. Quand on sait que cette équipe monte traditionnellement en puissance au cours de la saison, pour atteindre son pic de forme à la fin de l’hiver, il y a de quoi être optimiste. Deux semaines nous séparent aujourd’hui de la prochaine rencontre, à Bolton, qui risque d’être une autre histoire. Espérons que nos nombreux joueurs appelés en sélections ne se blesseront pas. Le pauvre Danny Welbeck est déjà forfait et n’ira pas rejoindre l’important contingent de Red Devils qui représenteront l’Angleterre.

D’ici là, les prochaines 48h qui boucleront ce mercato un peu fou pourraient être intéressantes…

Casting : De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani (Giggs), Cleverley, Anderson (Park), Young, Rooney, Welbeck (Chicharito).

Recalés : Lindegaard, Ferdinand, Fabio, Berbatov.

Premier rôle : Tellement de satisfactions sur ce match… Le choix est difficile ; Young a encore été monstrueux, la défense, malgré les deux buts, a géré, Welbeck signe un nouveau but, Anderson et Cleverley ont été irrésistibles au milieu… Mais un triple face aux Gunners, c’est évidemment exceptionnel et la performance générale de Wayne Rooney mérite nos applaudissements. On ne peut pas en dire autant de Nani, qui malgré un gros boulot défensif, déçoit offensivement, en retombant dans ses travers d’antan.

PS : Un bonheur ne venant jamais seul, cet article est le 400ème publié sur ce blog ! Merci à tous pour votre fidélité et votre soutien ! ;-)

Résumé video de la rencontre (Match of the Day 2, BBC One) :


Manchester United v Arsenal par feestamazra