La Chorale du Diable – Martin Michaud

Par Pierreh66

Un carnage crapuleux. Un père tue sa femme et ses trois enfants à coups de hache et se suicide juste après s’être mutilé. À l’arrivée des forces policières, la maisonnée est anormalement infestée de …mouches. Un drame familial…Vraiment?

Voilà, la table est mise pour la deuxième enquête de Victor Lessard. Le détective que l’on a connu dans le premier opus de l’auteur , Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, reprend du service et cette fois-ci, il sera plongé dans l’univers de ses propres démons. Les souvenirs de son enfance viendront le hanter ainsi que des évènements de son passé professionnel. Dirigé par ses intuitions et son esprit cartésien, il foncera tête baissée dans des chassé-croisés qui le mèneront dans des univers où l’hommerie, la Foi et le Diable font bon ménage.

Dans cette ouvrage, il est de mise de souligner la rigueur des technicalités judiciaires et légistes. Ce côté du récit est mené de main de maître. On y croit vraiment. Aucune place à l’amateurisme. Le récit lui est palpitant. Plusieurs sous intrigues sont lancées et le chassé-croisé est ficelé avec soin. Ici, on a droit a un petit côté Dan Brown, tout léger, tout ecclésiastique, et efficace. Dans le ventre de l’intrigue, on est un peu déboussolé et le rythme est parfois inégal, mais après avoir franchi le deux-tiers du roman, on ne veut plus se séparer du détective tant ca déboule et que les révélations sont surprenantes.

Si j’avais à tirer l’oreille à l’auteur , je lui dirais de faire un peu plus confiance aux lecteurs. Les récapitulations et la synthèses des évènements de l’enquête sont un peu trop fréquents. Ca sabote un peu l’élan dans lequel on est projeté.  Sinon, on ne peut que dire que ce deuxième roman est une réussite. Et n’oublions pas que le Polar de Martin Michaud est amalgamé à des touches de fantastique et dans celui-ci, j’ai embarqué sans anicroches. Un mixte bien dosé. J’aime.

Et finalement, comme à son premier roman, je vais me répéter: L’épine dorsale des ces deux polars c’est: Victor Lessard. Un personnage attachant, bourru,compétent, troublé, efficace et surtout…humain. Je l’adore quand il sort un bon gros “Tabarnac” juste bien sentie. Martin Michaud a le don de les placer juste aux bonnes places. À celles qui te font esquisser un rictus de côté. Aussi..je ne voudrais pas oublier..Il a créé un autre personnage: La Taillon: Une enquêteuse qui n’a pas froid aux yeux et qui ferait rentrer dans leurs pantalons n’importe quels Gros-Bras de ce monde.

Je crois qu’on aura droit à un prochain Duo de choc.

S’il y a des Mam’zelles qui sont au Maud Graham de Chrystine Brouillet et bien le Môssieur ici présent est au Victor Lessard de Martin Michaud..Et c’est tant mieux, car j’ai entendu à travers les branches que … Troisième Lessard, il y aura!

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À l’écriture de ce billet, je viens d’apprendre que La Chorale du Diable est parmi les trois finalistes au Prix Saint-Pacôme 2011 du meilleur roman policier.

Bonne chance à l’auteur !!

La chorale du diable, Martin Michaud,éditions Goélette, 2011,500p.