Blackthorn

Par Gicquel

Je ne vais pas crier au génie et encore moins à la résurrection du western. Mais après « La dernière piste », surfait, et un «  True grit » sans inspiration, voici un bon film de genre qui avec la patte d’un réalisateur un peu plus imaginatif, frisait le panthéon. Mais Mateo Gil qui signe son second long métrage, est semble-t-il meilleur scénariste («  Agora », « Mar adentro ») que metteur en scène. Il n’a pas su placer sa caméra à la hauteur de la très belle histoire imaginée par Miguel Barros, qui s’appuie à la fois sur la légende du far west, sa mythologie et sa part de vérité.

En 1928, James Blackthorn  quitte ses montagnes boliviennes, où il vivait pépère fermier, pour rencontrer son fils qu’il n’a jamais vu. Mais sur le point de partir, son cheval et toutes ses économies, passent dans les mains d’un malfrat que notre homme se charge d’alpaguer illico-presto. Et du même coup, Blackthorn tombe le masque. Butch Cassidy que l’on croyait occis depuis une vingtaine d’années vient de ressusciter.

Des paysages ad-hoc pour un genre qui s'y complait

Une belle idée de scénario pour un mythe du far-west relayé par un mythe du cinéma. Sam Shepard assure très bien la responsabilité d’une telle entreprise et son face à face avec Eduardo (Eduardo Noriega), un rien bancal, ne manque malgré tout pas d’intérêt. Il repose sur le classique duo improbable : le vieux qui sait tout et le jeunot prêt à brûler la  chandelle par les deux bouts.

C’est en leur compagnie que l’on chevauche dans les décors admirables de la Bolivie du début du XX ème siècle, l’un et l’autre fuyant maintenant les hommes de main d’un certain Pinero que Eduardo a gentiment délesté de 50.000 dollars. En roublard avisé, Cassidy lui donne un coup de main, mais le prévient, à la moindre entourloupe il ne lui fera pas de cadeau.

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Les embûches, fidèles au cahier des charges du western,  ne manquent pas . Et certaines scènes beaucoup plus inattendues, renouvellent un tantinet le genre, en compagnie d’une bande son très séduisante.

Je vous laisse deviner la suite, qui n’est pas forcément celle que vous imaginez, et c’est encore à mettre au crédit d’un scénario décidément bien ficelé. Dommage que Mateo Gil ne suive pas toujours de si belles intentions. Un dernier exemple avec les flash-back paresseux, qui nous rappellent l’histoire de  Butch Cassidy et le Kid, au temps de leur splendeur. Pourquoi pas, mais pas comme ça !