LE SOLEIL DES MOURANTS, Jean-Claude Izzo

Par Fleurdusoleil

Résumé Éditeur :
Lorsque les pompiers évacuent le corps de Titi, son seul vrai copain de galère mort sous un banc de la station Ménilmontant, Rico décide de foutre le camp. De quitter Paris, pour le Sud. A mourir, autant mourir au soleil.
Dans l'hiver glacial, Rico rumine l'échec de sa vie. Son divorce. Son fils, Julien, qu'il n'a plus le droit de voir. L'engrenage qui l'a jeté à la rue.
A Marseille, il voudrait revoir Léa, le premier amour de sa jeunesse. Qui a dit que l'espoir est au bout du chemin?
Mon avis :
Pourquoi ce livre ? Un challenge organisé par Calypso. Un mot est choisi et les participants sélectionnent et lisent un roman ou autre avec ce mot dans le titre. Pour cette session, le Soleil était à l'honneur. Après une petite recherche à la médiathèque, ce livre m'interpelle : Le soleil des mourants. Je ne connais pas son auteur mais qu'à cela ne tienne, je pars à la découverte...
Petit roman de 250 pages, il se lit très rapidement. On s'imprègne des premiers mots et nous voilà embarqués dans la vie ratée, gâchée de Rico. Cet homme avait tout pour être heureux mais un jour sa vie bascule. Sa femme le quitte et lui commence à boire. C'est l'inévitable descente aux enfers. Il perd son travail, ses amis et se retrouve vite à la rue. Il rejoint les nombreuses âmes errantes des rues de Paris.
La galère et la misère sont son lot quotidien. Les pauvres hères qu'il côtoie sont aujourd'hui tout ce qui lui reste. Jusqu'au jour où Titi, son meilleur pote de galère meurt dans le métro dans l'indifférence la plus totale.
Rico se raccroche donc au souvenir le plus heureux qu'il ait, son amour de jeunesse. Marseille et la belle Léa qui a fait battre son cœur. Il se dit, comme dans la chanson d'Aznavour, que la misère serait moins pénible au soleil. Il se trompe, la misère est la même où que l'on aille.
L'histoire de Rico nous est raconté par un jeune galérien rencontré à Marseille qui se prend d'affection pour cet homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même.
Jean-Claude Izzo parle dans ce roman de la vie difficile et cruelle des SDF qui vivent dans la rue. Il explique par le biais des différents personnages, comment l'indifférence et le mépris des gens dits "normaux" sont pesants. Cette misère leur fait peur car personne n'est à l'abri. On peut tout perdre du jour au lendemain. Il est difficile, voir impossible, de remonter à la surface. Personne ne va venir à votre secours. De plus, la vie dans la rue est une roulette russe. C'est chacun pour soi. La misère ne se partage pas. Les dangers sont nombreux et la lutte est violente. La dignité est le dernier crampon qui les retient. Une fois perdue, la fin est inévitable.
Ces hommes et ces femmes, vous les croisez tous les jours dans les rues. Votre regard, votre main tendue sont le seul espoir qu'ils leur restent. Ne les jugez pas trop facilement, vous pourriez être à leur place un jour.
Le texte est écrit dans un style très simple, beaucoup de dialogues, et une écriture très parlée. Pas de grands discours sur la misère du monde, ni coup de gueule, et encore moins d'appel à l'injustice mais juste l'histoire d'un homme qui glisse, glisse, glisse pour un jour se noyer. Et le soleil ne sera pas la bouée de sauvetage qu'il espérait...
J'ai donc fait une très belle découverte avec ce roman. L'écriture est très agréable, le sujet est traité avec beaucoup d'intelligence et les personnages sont tous très attachants.
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