Noche Tango, à La Villette (Paris)

Publié le 02 septembre 2011 par Onarretetout

Le tango est une danse à danser, une danse à regarder, une danse à écouter.

Le tango est une musique qui touche tout le monde. Populaire, savante, légère, dense.

Certains s’assoient pour écouter, d’autres se lèvent pour regarder le couple qui tourne sur la scène, d’autres encore font de la place sur le parquet pour danser.

Le tango argentin que fait vivre l’ensemble Noche Tango vient nous cueillir d’où que nous venions, qui que nous soyons. Noche Tango, à La Villette, pour le dernier week end des Scènes d’Eté, c’est un bandonéon (Juanjo Mosalini), un piano (Osvaldo Calo), une contrebasse (Leonardo Teruggi), un violon (Sebastian Couranjou), une chanteuse (Sandra Rumolino) et deux danseurs (Maria Filali et Jorge Rodriguez). Et la nuit ici ne tombe pas, elle se lève. Moi, cette musique m’atteint par les oreilles, qu’elle enveloppe et pénètre caressante et percutante. Pour d’autres, elle viendra les prendre par les pieds, par la taille, dans un jeu sensuel et fier. Les mots qu’elle porte et qu’elle insinue disent l’amour, la jalousie, disent la mort, disent l’exil et le désir, la violence, la tendresse, la quête, l’étreinte. Les bras s’écartent au bandonéon, les mains frappent la contrebasse, l’archet vibre sur le violon et le piano scande le pas. Les hommes sont vêtus de noir, les femmes changent de robe et de couleur mais le rouge est toujours sur les lèvres, dans la broche qui tient le vêtement, sur la bague provocante de la danseuse. Un sens profond du détail, dans le costume et la mise en scène, donne au spectacle une puissance qui souligne la musique. Carlos Gardel, Astor Piazzola et tant d’autres nous ravissent, et, comme le chante à la fin Sandra Rumolino, « le temps est trop court ».