Le GIEC interdit le débat scientifique

Publié le 04 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Nouveau scandale: le GIEC, par l’intervention musclée de l’un de ses vice-présidents, est parvenu à annuler, bloquer, censurer une conférence de scientifiques qui ne soutiennent pas la thèse alarmiste des émissions de CO2.

Par Claes Johnson, depuis Stockholm, Suède

Voici un bel exemple tout frais des méthodes employées par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour étouffer les travaux scientifiques qui ne soutiennent pas la thèse alarmiste des émissions de CO2 qu’ils présentent au monde et à ses décideurs

Par ce courrier daté du 20 août, on m’a invité à participer à des discussions sur la science climatique se tenant à Bruxelles les 1er et 2 septembre :

SEII (Société Européenne des Ingénieurs et Industriels, Prof. Henri Masson) organise une conférence en l’honneur de Fred Singer et Claes Johnson se tenant à la Fondation Universitaire de Bruxelles le 1er Septembre à 18h00. Une invitation officielle de la SEII suit par courriel. Le lendemain 2 septembre aura lieu un atelier avec une partie de notre think tank.

Le programme préliminaire est le suivant :
– 18h15 : S. Fred Singer : Quoi de neuf autour du changement climatique?
– 19h00 : Claes Johnson : Rayonnement du corps noir et thermodynamique climatique
– 19h45-20h30 : Questions et Réponses

Nous sommes très heureux d’avoir cette opportunité de rassembler des scientifiques et quelques personnalités politiques (nous l’espérons) et de permettre des discussions intéressantes et utiles.

Aucune invitation officielle de la SEII n’a suivi. À la place, la lettre suivante a été envoyée à la Fondation Universitaire par Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC, membre de l’Académie Royale de Belgique, en mission aux États-Unis :

Objet : La SEII et l’honnêteté scientifique

Monsieur le Secrétaire général,

La SEII soutient-elle implicitement le déni climatique, à la veille du congrès mondial des ingénieurs à Genève consacré aux défis énergétiques (où j’aurai l’honneur de donner une « keynote lecture ») ?

L’utilisation du papier à lettres de la SEII par votre administrateur M. Masson pour l’invitation ci-jointe le suggère malheureusement, malgré une phrase hypocrite pour indiquer que la SEII ne « sponsorise » pas l’événement.

Vous devez savoir que MM Fred Singer est une personne dont l’honnêteté scientifique laisse fortement à désirer. Ses activités de désinformation sont financées par les lobbies des combustibles fossiles (voir XXXXXXXXXXXXXX) , et il est scandaleux qu’une telle personne puisse être associée, de près ou de loin, à la SEII et à la Fondation universitaire.

Des collègues éminents m’ont écrit que M. Johnson ne valait pas mieux. Un de ses « textbooks » récents, où il parlait à tort et à travers des changements climatiques, publié par le Royal Institute of Technology (KTH, Suède), a dû être rétracté par ce dernier tellement il contenait d’erreurs.

Merci de me dire très rapidement quelles mesures la SEII compte prendre pour se distancier de cet « événement »? Je serais heureux également de savoir quel est le mandat de ce « think tank » de la SEII sur les changements climatiques que Mr Masson préside (alors que son CV n’est pas disponible sur le site de l’Université d’Antwerpen, et que je n’ai jamais entendu parler de ses compétences en matière de climat).

Cordialement, Prof. Jean-Pascal van Ypersele

Jean-Pascal van Ypersele

Cette lettre a eu pour effet d’annuler, bloquer, censurer le séminaire de la SEII et de la Fondation Universitaire. Le GIEC, par l’intervention musclée de l’un de ses vice-présidents, a réussi à empêcher le questionnement scientifique des résultats de l’institution qu’il représente.

Que peut-on en dire? Eh bien, que cela ne me surprend pas. J’ai pu lire que la destruction de mon livre de mathématiques par la KTH, destruction encouragée par les médias et l’Académie Royale des Sciences de Suède (documentée par leKTH-gate), est à présent utilisée pour me faire taire.

Mais pourquoi le GIEC fait-il preuve de réactions si hystériques? Il doit y avoir dans ce que je dis (ou ce que Fred Singer dit) quelque chose de très dangereux pour le GIEC. Oui, mais quoi ?

VanYpersele le sait. Il a certainement vu ma présentation : l’alarmisme climatique des émissions de carbone discrédités par les mathématiques. Référez-vous aussi à l’une de mes communications sur mon blog concernant le programme de la conférence.

Mais van Ypersele réussira-t-il à empêcher le GIEC de s’effondrer face à l’examen scientifique ?

Brûler des livres parce qu’ils contiennent quelques inexactitudes constitue certainement une action lourde de sens: tous les livres contiennent quelque chose d’erroné. La seule véritable raison pour brûler un livre ou empêcher un discours est que ce qu’ils présentent est juste, mais inconfortable pour certains.

Pour un résumé de mes critiques à l’encontre de la science climatique du GIEC, se référer à ma présentation au meeting annuel de la Stockholm Initiative.

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PS 1: La réaction de Fred Singer

– Pourquoi ne suis-je pas surpris par l’action minable de cet agent du GIEC ? Après tout, nous savons depuis les emails du Climategate que ces personnes iront jusqu’au bout pour faire taire les désaccords scientifiques. Jusqu’à calomnier et mentir de façon éhontée.

– Je ne suis évidemment pas financé par les lobbies des combustibles fossiles. C’est une invention complètement absurde.

– Ma visite en Europe est payée par la Fondation Ettore Majorana – dont l’objectif est de faire une présentation à une conférence à Erice en Sicile. Je profite de l’occasion pour accepter d’autres invitations pour présenter mes recherches (sans rémunération) à l’Université de Hambourg, au Collège Impérial de Londres, à l’Université de Paris-Jussieu et bien sûr à KNMI à De Bilt. Il se trouve que j’ai été aussi invité à présenter devant plus de 100 ingénieurs à Zurich.

– Notre collègue du GIEC, van Ip, conteste aussi mon honnêteté. Eh bien… je suis intervenu comme relecteur pour le GIEC, je publie régulièrement dans des revues scientifiques dont les articles sont examinés par des pairs et je suis membre élu de plusieurs sociétés scientifiques. Il doit donc se trouver quelques personnes qui ne sont pas d’accord avec van Yp.

PS 2: La conférence annulée aura finalement lieu de façon strictement privée, à un endroit strictement privé, après avoir invité de façon strictement privée un groupe  strictement privé de personnes via une lettre elle aussi strictement privée. Espérons que ces précautions rendront impossible au GIEC d’empêcher les discussions… mais il y a comme un parfum de 1984 dans l’air…

PS 3: Le courrier qui suit du président fondateur de la SEII, Michel van Hecke, adressé à l’organisateur de la conférence Henri Masson, est une véritable démonstration de politiquement correct, au service de la censure de la recherche scientifique.

Mon cher Henri,

En ce qui concerne le problème climatique, il est très clair, et ce n’est pas nouveau, que l’animosité s’accroît de jour en jour entre les deux parties en présence. La politique s’en mêlant, les arguments échangés deviennent de plus en plus violents et de moins en moins rationnels. L’émotivité s’accroît et le débat, qui devrait n’être que scientifique, devient un conflit destructeur.

Il est évident que la SEII doit se tenir à l’écart de ce genre de conflit destructif. Elle ne peut prendre parti, d’autant plus qu’elle se veut être le lien entre le monde de l’industrie et le monde académique,comme cela apparaît bien dans ses statuts. Ses premières années d’existence lui ont permis de bâtir une image et un réseau de relations qui s’avèrent bénéfiques et prometteurs. Il n’est évidemment pas souhaitable de mettre cela en danger.

Dans le cas qui nous occupe, tu as été amené à décider de l’organisation d’une réunion et du lancement des invitations dans une certaine urgence qui a empêché toute concertation avec le bureau. Cela aurait pu n’avoir aucune conséquence ennuyeuse si le sujet n’avait pas été d’une telle sensibilité. Malheureusement, les diverses réactions, totalement négatives, que nous avons immédiatement enregistrées, émanent de personnes (van Yperzele, Paul Vandenplas, André Berger, Fondation Universitaire…) avec qui nous avons eu, et avons encore, des relations de qualité que nous considérons comme importantes à sauvegarder. C’est une des raisons pour lesquelles les décisions d’entreprendre des activités, ou d’organiser des événements, sont prises de façon collégiale par le bureau. C’est une règle qui a été suivie depuis le début et qui n’est pas remise en question pour le moment bien qu’elle entraîne quelquefois une certaine lenteur dans l’exécution.

Il en résulte que la seule décision judicieuse à prendre par la SEII, pour sauvegarder ses acquis d’image et de réputation, est d’annoncer immédiatement que cette réunion n’est, en aucune façon, patronnée par elle. Le mieux serait, d’ailleurs, d’annoncer, sans commentaire, l’annulation de la réunion (qui ne peut, d’ailleurs, plus avoir lieu à la Fondation Universitaire) et, éventuellement, une postposition après examen plus approfondi. Cette annonce devrait être faite aux destinataires de l’invitation, et à eux seuls, ce qui implique que tu t’en charges directement. Il est évident que tu es libre d’organiser cet événement sous ton propre nom sans que la SEII soit nommée en aucun cas et sous aucune forme.

Je regrette vivement ces circonstances car, comme tu te souviendras certainement m’avoir entendu le déclarer, je suis partisan convaincu du droit de chacun d’exprimer ses opinions (pour autant, bien entendu, que cela se fasse sans porter atteinte à autrui). Je pense que nous sommes tous d’accord sur ce point de vue mais il est clair que c’est au bureau de décider collégialement.

Je souhaite vivement recevoir tes commentaires, le plus vite possible, sur la façon de mettre fin, comme suggéré ci-dessus, à cette situation regrettable.

Bien amicalement.

Michel Van Hecke

Traduction: JATW et LF pour Contrepoints

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Lire aussi:
Notre second article du jour consacré à ce scandale : De quoi le GIEC a-t-il peur ? par Ludovic Delory