Léon Harmel

Par Sblaval

Un patron d'entreprise sur le chemin de la béatification.
Ayant hérité de son père la filature du Val-des-Bois près de Reims, Léon Harmel (1829-1915) entreprend de faire de son usine une sorte de communauté chrétienne où les ouvriers dirigent eux-mêmes un ensemble d'œuvres sociales : mutuelle scolaire, enseignement ménager, cité ouvrière... Il institue, en 1883, la participation des travailleurs à la direction et au maintien de la discipline dans l'entreprise. De plus, une caisse de famille, gérée par une commission ouvrière, est chargée d'attribuer des subventions en argent ou en nature.
Plus marquée par une sorte de « familialisme » que par le paternalisme (même si on l'a surnommé le Bon Père), l'action de Léon Harmel s'inspire du catholicisme social, notamment de l'Œuvre des Cercles de La Tour du Pin et d'Albert de Mun. Condamnant le libéralisme économique qui laisse l'ouvrier sans protection face au capital, Léon Harmel et les membres des Cercles veulent d'abord apporter la sécurité morale et matérielle aux travailleurs au sein de « corporations » chrétiennes, sociétés religieuses et économiques formées librement par les patrons et les ouvriers.
Très proche de Léon XIII, Léon Harmel emmène à Rome des « pèlerinages de la France ouvrière » rassemblant des milliers d’ouvriers.
Ses méthodes pour unir le patronat, les ouvriers et l’Eglise n’ont cependant pas complètement réussi : Léon Harmel a connu de nombreuses oppositions, mais malgré ses insuffisances, il reste un pionnier des Mouvements Chrétiens Sociaux.
Institut Politique Léon Harmel
176 rue du Temple, 3ème arr.