Coolrunnings interview & Mixtape

Publié le 07 septembre 2011 par Hartzine


On connaissait de ce Tennessee pétri de mythes et d’histoire les villes Memphis et Nashville. Soit les berceaux du blues et de la country. Deux horizons musicaux longtemps indépassables, tant pour les Afro-Américains que les W.A.S.P., et que le rock, sur les traces d’un jazz déluré, a frénétiquement décloisonnés. Le soleil, la poussière, la sueur et l’alcool, images d’Épinal d’un univers répandant ses traditions musicales aux confins d’un monde perclus d’admiration. Chaussettes Noires ou pas, ces deux villes de l’État du sud-est des États-Unis ne semblent souffrir d’aucune autre concurrence. Il y a pourtant Knoxville. Knoxville ou The Marble City, pour les carrières de marbre ayant fait sa réputation. Certes, moins glamour pour tout mélomane vagabond, d’autant que le regretté Mark Linkous profita de l’un de ses studieux séjours – dans l’optique d’un cinquième album – pour passer de vie à trépas, d’une détonation en pleine poitrine (lire). Mais Knoxville est une ville prospère, universitaire. Et discrète. Un relatif anonymat dans lequel l’histoire pourrait trouver gentiment à se repaître, notamment dans le landerneau d’une pop ambitieuse mais sans le sou, confrontant expérimentation et éclectisme à l’aune d’une production D.I.Y.

Lieux communs en cascade, c’est sur le terrain de basketball mitoyen ou sur les bancs tagués de la fac que s’élaborent les rêves les plus fous et que se nouent d’indéfectibles amitiés rendant ceux-ci réalisables, à portée de main. Noah Klein de The FMLY, que l’on a longuement interviewé par ici, ou Jacob Graham d’Holiday Records (lire), ne nous racontent pas une autre histoire quand Mat Cothran (lire) et son initiative Summertime in Hell ne nuance celle-ci qu’aux entournures. Dans un registre analogue, Brandon Biondo et Forrest Ferguson, par le biais d’un projet aussi modeste qu’enthousiasmant, repassent goulûment les plats avec l’aventure Dracula Horse, sorte de label/communauté destiné à promouvoir et structurer une scène locale fourmillante d’ingéniosité, pratiquant farouchement l’amour libre. D’aucun ne se regarde en chien de faïence, chacun collaborant et confrontant ses idées au sein d’une bulle créative autrement plus stimulante que celle enfantée par les traders de Big Apple. On y dénombre, pêle-mêle, Ave EvaPersona La AveDumb Lunch, Fine Peduncle, HorquillasJeremy Lee GivenManhoodMy Friend WallisNoah Wall, GongueWalshWyld Fukken Stallyns ainsi que nos quatre compères de COOLRUNNINGS.

Ces derniers, auteurs récemment d’un merveilleux LP à tiroirs, Dracula Is Only The Beginning (Full Length), chroniqué par ici et que le groupe tente avec votre bon coeur de graver en sillons, ne pouvaient bien longtemps se soustraire à notre attention et rester dans l’ombre d’une internationale pop anonyme, digitale et sans visage. Avec une fougue non dissimulée, Brandon et Forrest se sont prêtés au jeu de l’interrogatoire introductif ainsi qu’à celui de la mixtape chiadée, en écoute et en téléchargement ci-dessous. Depuis lors, Fool Moon – un 7″ sorti via le label anglais Too Pure – est déjà en ligne, quand bien même un second est d’ores et déjà annoncé pour octobre. L’occasion de remarquer à quel point l’architecture sonique des COOLRUNNINGS, si elle reste dans la permanence d’une pop transpercée de voix aériennes et mâtinée d’un psychédélisme acidulé, ne reste en rien figée sur une quelconque position gagnante. Bien d’autres restent encore à déflorer. Comme il est mentionné en guise d’épigraphe, Dracula Is Only The Beginning…

Audio


01. Fool Moon
02. Thunderbirds
03. Burnout
04. Buffalo
05. Slumberland
06. Brandon Biondo & Mat Cothran – Untitled

Entretien avec Brandon Biondo et Forrest Ferguson

Pouvez-vous présenter COOLRUNNINGS en quelques mots ?
Can you describe the history of COOLRUNNINGS in a few words ?

Brandon : C’est fin 2009 que Forrest et moi avons commencé un projet d’enregistrement. C’était mon voisin et nous composions le même genre de musique : on s’est mis à traîner ensemble et à enregistrer. Je jouais à cette époque dans un autre groupe, Royal Bangs, avec lequel j’étais souvent en tournée. C’est pourquoi COOLRUNNINGS n’était encore qu’un projet parallèle. Nous avions formé un groupe mais ce n’était pas vraiment sérieux. Lors des premiers concerts, nous étions parfois sept dans le groupe. Dans la formation d’origine, il y avait Chris Rusk à la batterie, Elliott White au synthé, Thomas Finn à la seconde batterie et Natalie Kimbro au violon. Au début de l’année 2010, j’ai décidé de quitter Royal Bangs et de m’investir complètement au sein de COOLRUNNINGS. Chris, toujours occupé à tourner avec Royal Bangs, ne pouvait du coup plus jouer avec nous. Thomas a ainsi hérité de la totalité de la partie batterie et Elliott a alterné entre la seconde partie batterie et le synthé pendant un bon moment. Peu après Thomas a dû quitter le groupe pour se concentrer sur ses études ce qui a obligé Elliott à jouer l’ensemble des parties batterie. David Thomasson nous a rejoint à la basse. C’est à partir de là que nous avons commencé à tourner. Elliott a finalement quitté le groupe pour s’investir dans son propre projet musical (Yung Life) et son travail artistique. Scott Kapuscinski l’a remplacé il y a quelques mois. Je pense qu’aujourd’hui le groupe est très bien comme il est, avec seulement quatre membres.

Brandon : We started in winter of 2009 as a recording project between Forrest and I.  We were both writing similar music at the time and he ended up being my neighbor so we were always hanging out and recording. I was playing with another band called Royal Bangs at the time and we were touring all of the time so CR was more of a sideproject at the time. We formed a band but it wasn’t anything serious.  The first couple of shows we had like 7 people in the band. The original lineup was Chris Rusk on drums, Elliott White on keys,Thomas Finn on second drums and Natalie Kimbro on Violin.  In early 2010 I left Royal Bangs and decided to do CR full time. Chris was busy touring with Royal Bangs and couldn’t tour with us so Thomas switched to the full kit and Elliott was going back and forth between second drums and keys for a while.  Thomas had to leave the band to focus on school though.  At that point Elliott started playing the full drum kit and David Thomasson joined on bass.  It was around that time that we started touring.  Elliott left the band to pursue his own music (Yung Life) and art.  Scott Kapuscinski replaced him a couple of months ago though.  I think the band is at it’s best right now though with just 4 people.  

Pouvez-vous expliquer le choix du nom du groupe, COOLRUNNINGS ? Si vous aviez été français, le nom du groupe aurait été Rasta Rocket
How did you guys come up with the band name? Did you know that if you were French, the name of the group would have been Rasta Rocket ?

Brandon : Honnêtement, je ne m’en souviens même pas. Nous avons passé en revue un bon nombre d’idées stupides mais c’est COOLRUNNINGS qui nous a semblé être celle qui avait le plus de sens.

Brandon : Honestly, I don’t even remember.  We went through a lot of stupid ideas in the beginning but that seemed to be the name that made the most sense.

Forrest : Je pense que Chris Rusk de Royal Bangs - et ancien membre de COOLRUNNINGS – avait ce film en tête. Je ne suis pas sûr. Pour ma part, ça m’a vite fatigué d’essayer de trouver un nom. Ce n’est pas mon occupation favorite au sein d’un groupe…

Vous vivez à Knoxville, Tennessee. Quentin Tarantino est né à Knoxville, un endroit où Mark Linkous s’est donné la mort. Pouvez-vous décrire en quoi cela affecte votre musique et si cela est source d’inspiration ?
You live in Knoxville, TN. Quentin Tarantino was born to Knoxville and Mark Linkous committed suicide there. Can you describe how that affects your music and if it’s an important inspiration ?

Brandon : Je n’ai réellement commencé à composer qu’à partir du moment où je suis retourné dans le Tennessee, en 2002. Je n’y avais jamais réellement pensé avant. Ça a dû naître de l’ennui et de la solitude que je ressentais. Le Tennessee est un endroit étrange où il y a un nombre incalculable de gens talentueux dont personne n’entendra probablement jamais parler. J’ai l’impression que mes amis sont ma plus grande source d’inspiration… même si je suis de nature jalouse, à vouloir toujours exceller dans ce que je fais.

Brandon :I didn’t really start writing music until I moved back to TN in 2002, I had never really thought to. That being said, I guess I did it out of pure boredom and loneliness. TN is a strange place, there are so many talented people here that you will probably never hear. I feel like, if anything my friends are the most inspiration and I don’t think it has anything to do with taking inspiration from what they are doing as much as my jealous nature and the fact that I want to be that good too.

Forrest : Je pense qu’on peut trouver l’inspiration n’importe où. Celle-ci se trouve consciemment ou non. J’aime Knoxville et le sud mais la chanson Fort Kid est la seule tirant son origine de celle-ci : la cours de récréation où j’allais quand j’étais gosse. Elle a été fermée car un gamin en a blessé un autre sérieusement. Cette nostalgie pour ce parc imprègne Fort Kid. J’ai vu Mark Linkous lors de sa dernière performance au Festival Big Ears… Il avait quelque chose de spécial. Scott Minor, ancien membre de Sparklehorse et ami intime de Mark, a enregistré Flux Outside de nos amis de Royal Bangs. Je suis allé á deux ou trois sessions d’enregistrement et j’ai joué avec ce keyboard étrange que Tom Waits lui avait donné. Son expérience est irréelle.

Si vous êtes obligé de vous exiler sur une île déserte, quels disques emmèneriez-vous avec vous ?
If you were stranded on a desert island what records would you want with you ?

Brandon : On m’a posé cette question tant de fois… à chaque fois j’ai été incapable de trouver la bonne réponse. Est-ce que je peux prendre ma guitare à la place ?

Brandon : I’ve been asked this question so many times and I’ve never been able to come up with a good answer.  Can I take a guitar instead?

Forrest : J’en prends cinq. Cowboy in Sweden de Lee Hazlewood, Scott 4 de Scott Walker, Low de David Bowie, Enter The Wu-Tang (36 Chambers) du Wu-Tang Clan et Wild Honey des Beach Boys.

Comment définiriez-vous votre musique et quelles sont vos influences essentielles ?
How would you describe your music, and who are your biggest influences ?

Brandon : Ça dépend. J’aime tellement de choses, j’essaie donc d’exprimer cela autant que possible au travers de ma musique. Je suis un vrai adepte du mélange des genres. Mes plus grandes influences sont assez ordinaires. Je dirais Brian Wilson et les Beatles pour les particularités propres à toutes leurs chansons. Honnêtement, je n’écoute pas vraiment de musique excepté quand je conduis… Habituellement, c’est quelque chose que je fais en écoutant du classic rock merdique.

Brandon : It varies, I like so many things so I try to express that as much as possible in my music.  I’m real big on genre mashing. My biggest influences are pretty run of the mill. I’d say Brian Wilson and the Beatles because of the individuality of all of their songs. To be honest though, I don’t really listen to music unless I’m driving my car and it’s usually something I made or some shitty classic rock.

Forrest : Notre musique est avant tout nourrie d’une pop familière, excentrique et intransigeante. Nous sommes parfaitement éclectiques. Nous essayons d’utiliser notre imagination comme pouvaient le faire les Beatles. Mes influences personnelles les plus structurantes sont Scott Walker, Lee Hazlewood, Richard Hell and The Voidoids, David Bowie, Orange Juice, The Beach Boys et Brian Eno.

Quels sentiments/message essayez-vous de faire passer dans votre musique ?
What kind of vibe/message are you trying to convey with your music ?

Brandon : Ça dépend de mon humeur. Durant ces deux dernières années, avant toute chose, j’ai eu l’envie d’être complètement honnête. C’est salvateur, surtout quand tout va mal, mais c’est aussi très addictif. Il faut continuer à le faire pour se sentir mieux sans jamais en rester là. Je n’ai jamais eu l’idée de faire passer un « message » mais si je devais en avoir un, il consisterait à montrer aux gens que certaines personnes peuvent être aussi paumées qu’eux. Il semblerait que beaucoup de gens ont peur de révéler leurs sentiments. C’est bien pourtant d’être sensible…

Brandon : It depends on my mood I guess. In the last couple years I feel like it’s been more important than anything to just be completely honest. It’s momentarily therapeutic when everything sucks but also very addictive. You have to keep doing it so that you can feel better without ever staying there.  I’ve never really thought about the idea of a « message » but I guess if I did have one it would be to let people know that there is somebody out there just as fucked up/confused as you.  It seems like a lot of people I know are just afraid to be emotional anymore. It’s okay to be sensitive.

Forrest : Le message d’un opprimé.

Comment décrirais-tu votre évolution en terme de songwriting et de son depuis votre premier EP, Babes Forever ?
How has the songwriting and sound evolved since the Babes Forever EP ?

Brandon : Hormis Slumberland, que Forrest et moi avons composé ensemble, j’ai composé seul le reste de l’EP Babes Forever, il y a trois/quatre ans, entre mes concerts avec Royal Bangs. Je déteste la plupart de ces chansons. Je n’en ai fini aucune parce que mon ordinateur a été volé sur l’une des deux dernières tournée avec Royal Bangs. J’ai tout perdu. Du coup, je les ai sorties parce que je voulais m’en débarrasser et parce que les gens « creusaient » la tombe de l’EP Buffalo. Je ne pensais pas qu’une fois sorti, tout le monde allait dire qu’il est mieux que l’EP Buffalo - juste parce qu’il y a des nanas à poils sur la pochette. Parfois, je regrette vraiment de l’avoir mis en ligne car je ne veux pas que les gens se fondent sur ces morceaux pour se faire un avis de notre musique.

Brandon : Aside from Slumberland which me and Forrest wrote together, I wrote the Babes Forever ep like 3 or 4 years ago in between tours with Royal Bangs. To be honest, I hate most of those songs. I never got to finish any of them because my computer got stolen on one of the last couple tours I went on with Bangs. I lost everything. I put it out because I honestly just wanted to get rid of them and people were digging the Buffalo EP. I didn’t know that after I put it out everybody was going to say it was better than Buffalo just because it has naked chicks on the cover. Sometimes I really regret putting it out at all because I don’t want people to base their opinions of us on those recordings.

Forrest : La premiere partie de Babes Forever a été composée et enregistré par Brandon deux ans avant que nous ayons sorti l’EP. Slumberland est une exception car Brandon et moi l’avons composé ensemble. Maintenant nous avons plus une dynamique de groupe. Nous sommes moins, ce qui pousse à la cohésion.

Dracula Is Only The Beginning sort sur ton label Dracula Horse. Peux-tu expliquer en quelques mots l’histoire de celui-ci ?
Dracula Is Only The Beginning was released on your label Dracula Horse. Can you say a few words about the history of this label ?

Brandon : J’ai mis sur pied Dracula Horse depuis plus d’un un an maintenant. On avait besoin d’un endroit pour accueillir notre musique et je me suis dis qu’avec tout l’intérêt qu’on commençait à nous porter, ce serait intéressant de diffuser le son de nos potes et, en fait, même juste de la merde. Je trouve ça vraiment cool !

Brandon : I’ve been doing Dracula Horse for almost a year now. We needed a place to put our music and I just figured with the attention we were getting that it would be rad to put our friends music and in general just shit that I think is really great.

Avez-vous des attentes particulières avec cet album?
Did you have specific goals for the new album ?

Brandon : Je voulais que chaque chanson de cet album soit géniale. C’est pourquoi cela a pris tant de temps.

Brandon : I wanted every song on it to be awesome with no filler. That’s why it took so long.

Forrest : Ouais, nous voulions faire un bon album, éclectique avant tout.

L’esthétique des disques a-t-elle autant d’importance que la musique elle-même ? Peux-tu expliquer comment a été créée les pochettes de Dracula Is Only The Beginning et Babes Forever ?
Is the album art and packaging as important as the music itself ?  How’d you come up with the album art for Dracula Is Only The Beginning and Babes Forever ?

Brandon : Bonne question. J’ai envie de dire qu’elle en a autant. Au bout du compte, j’ai loupé énormément de bonne musique en me limitant uniquement à l’illustration de l’album, présumant que la musique devait être merdique. J’ai vraiment essayé de chercher un artwork qui collait au mieux à la musique… J’ai été carrément perfectionniste. Il y a environ un an, je regardais justement les blogs d’art et j’ai trouvé ce gars, Thee Ruiner. Je suis tombé amoureux de son univers et nous avons du coup travaillé ensemble. La couverture de Babes Forevervient de Hustler (un mensuel porno américain). Nous attendons toujours que ce dernier nous fasse un procès.

Brandon : Good question. I feel like it is. I’ll be completely honest and say that I end up missing out on a lot of really great music simply because I see the artwork and assume that the music is shit. I try really hard to find artwork that I think fits the music, in that sense I’m completely anal. I was just looking at art blogs about a year ago and I found this guy who goes by thee ruiner.  I instantly fell in love with the image and we worked something out with him.  The Babes Forever cover is from a spread in Hustler.  We’re still waiting to get sued on that one.

Forrest :  L’artwork n’a pas autant d’importance que la musique elle-même.  D’autant que le plupart des gens savent gribouiller sur internet. Mais l’esthétique donne une profondeur a l’essence d’un groupe. La pochette de Babes Forever est empruntée à une couverture de Penthouse (faut se mettre d’accord les gars, ndlr). Et celle de Dracula Is Only The Beginning est l’oeuvre de Thee Ruiner. Dieu seul connait les mots exacts que Brandon à écrit dans la barre du moteur de recherche.

COOLRUNNINGS est-t-il un bon groupe en concert ? Quelle est la configuration sur scène ? Quand est-ce que vous venez en France pour nous montrer ça ?
Does your music translate well live ?  What is your set-up live ?  Will you guys be playing in France anytime soon ?

Brandon : Je me réjouis vraiment de jouer live… c’est un vrai festival de geeks. Nos deux guitares passent par un ordinateur et ressortent dans les amplis. Du coup quand je joue uniquement du clavier, Forrest arrive avec les deux guitares amplifiées. Les voix passent aussi par ce biais là et je peux en contrôler les effets sur mon contrôleur midi. Scott a un pad de batterie donc il peut envoyer les beats et samples tout en jouant toute la partie batterie. On utilise tous ces gadgets mais c’est très naturel. Si l’on pouvait cacher notre ordinateur, personne ne se rendrait compte que l’on en utilise un. Les chansons sont différentes lorsqu’on les joue live. J’aimerais beaucoup jouer en France mais nous devons voir comment permettre cela, d’autant que nous n’avons pas de label ni de soutien financier.

Brandon : I really enjoying playing this stuff live, it’s a total nerd fest. We’ve got both guitars routed through the computer and back to the amps so when I’m just playing keys Forrest is coming out of both guitar amps. The Vocals go through too and I can control the effects on my midi controller.  Scott has a drum pad so he’s actually playing the beats/synths while playing a full drum kit as well. It’s like we’re using all of this gadgetry but it’s really transparent. If you couldn’t see the computer, you probably wouldn’t know we were using one. The songs are a bit different when we play them live though. I would love to play in France, we just have to figure out how to afford it right now. We don’t have a label or any monetary support to get there at the moment.

Forrest : Nous avons beaucoup travaillé pour retranscrire scéniquement nos enregistrements. Notre concentration en concert est extrême car nous ne sommes plus que quatre. Notre configuration… Brandon chante, joue la guitare et s’occupe des synthés. Je l’accompagne à la guitare et au chant. Scott de la batterie et d’un Roland Octopad. Enfin David est à la basse. Je ne sais pas quand nous pourrons débarquer en Europe… sous peu j’espère !

Avez-vous des side-projetcs ?
Do you guys have any side-projects ? 

Brandon : Scott joue dans des tonnes de groupes. Je pense que son principal projet est, à l’heure actuelle, The Mutations. C’est du pur surf rock et c’est carrément bon. Pour ma part, je joue dans Walsh, Wyld Fukken Stallyns et dans d’autres projets avec Dylan Dawkins (Persona La Ave) et avec Scott aka Testarossa.

Brandon : Scott plays in a ton of bands I think his main side project right now is this band called The Mutations though. They are true surf rock, it’s fucking amazing. I do Walsh, Wyld Fukken Stallyns and another project with Dylan Dawkins (Persona La Ave) and Scott called Testarossa.

Forrest : J’ai un projet solo qui a pour nom King Stag.

Que pouvez-vous dire sur la scène musicale de Knoxville ?
What is the music scene like in Knoxville ?

Brandon : Elle est complètement sous-estimée et invisible. Il y a tellement de groupes/musiciens extraordinaires ici que je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que la scène de Knoxville soit reconnue au niveau international en tant que véritable pôle d’excellence musical.

Brandon : Totally underrated and hidden. There are so many amazing bands/musicians here that I think it’s only a matter of time before people start recognizing Knoxville on a national level as a hotbed of insanely good music.

Forrest : Elle est vraiment impressionnante. Comme la scène de Knoxville n’est pas sous les feux de la critique, on peut expérimenter et essayer de nouvelles choses. Tout le monde est ami, on a tous déjà joué ensemble au moins une fois…

Que pensez-vous de l’état actuel de l’industrie musicale ?
What are your thoughts on the state of the music industry ?

Brandon : Honnêtement, je ne m’en préoccupe pas vraiment.

Brandon : Honestly, I don’t really care.

Vous avez un chouette blog. Quel est ton sentiment sur la culture blog ?
Your blog is awesome. What are your thoughts on blog culture in relation to music these days?

Brandon : Je pense qu’il y a beaucoup trop de blogs. Pour un bon blog, vous en avez 910294748394 épouvantables. Je pourrais poursuivre là-dessus pendant des jours. Dans un sens, cela m’attriste pour la musique, le monde de la musique. Plus rien n’est éternel. Tous s’emparent de l’une de ces passades du moment ou à l’un des plus merdiques et obscurs groupes que tu puisses trouver. Il semblerait qu’à chaque instant il y a un nouveau groupe/musicien novateur, inventif. Je suis plus que gavé de tous ces groupes qui essayent de nous entuber, et quand ils ont bien détruit l’originalité de ce qu’ils ont copié, ils jettent leur dévolu sur quelque chose d’autre qu’ils se chargent tout autant de détruire.

Brandon : I think there are too many. For every good blog you have 910294748394 blogs that are terrible. I could go on for days about this.  In some ways it makes me sad for music… Nothing is timeless anymore it’s all directly related to whatever fad is in at the moment or whatever the most obscure shitty band you could possibly find. It seems like every time there is a new inventive band / musician my feed gets crammed with all of these bands that are trying to rip them off, almost immediately even and when they’ve destroyed the originality of what they are copying they move on to something else and destroy it too.

Forrest : Comme ci, comme ça…  D’une part c’est chouette d’avoir un contact sincère avec nos fans. C’est important d’avoir ce soutien. D’autre part, l’existence des blogs est très futile… Leur raison d’être est l’habilité à découvrir des groupes avant tout le monde. Ils ne font pas d’interviews ou d’articles sans exclusivité. C’est logique mais c’est très con. Mais nous pouvons nous débrouiller sans eux pour faire parler de nous… Brandon est très habile en networking !

Mixtapes

Brandon Mix for Hartzine (download)


01. Cities Aviv – Coastin
02. Walsh – Landing Strip
03. Mas Y Mas – Sids
04. Just Another Snake Cult – Heavensent
05. Gongue – At A Bar
06. Anika – Sadness Licks The Sun
07. Coolrunnings – C.K.S.F.A.R.
08. Royal Bangs – Back Then It Was Different
09. Camp Lo – Luchini (A.K.A. This Is It)
10. Nick Lowe – 36 Inches High
11. Broadcast – America’s Boy
12. Megafortress – Omega L.I.F.E.
13. Genesis – Keep It Dark

Forrest Mix for Hartzine (download)


01. Echo and The Bunnymen – The Cutter
02. XTC – Love At First Sight
03. Lee Hazlewood – Cold Hard Times
04. The Replacements – Swingin’ Party
05. Sparks – The Number One Song In Heaven
06. Van Dyke Parks – Laurel Canyon Blvd. #2
07. Homosexuals – Still Living In My Car
08. Royal Bangs – TV Tree
09. Fugazi – Life and Limb
10. The Honeycombs – Have I The Right
11. The Dead Milkmen – Dollar Signs In Her Eyes
12. The Pastels – Automatically Yours
13. The Soft Boys – Only The Stones Remain
14. Michel Polnareff – Love Me, Please Love Me

Vidéo