Qui était l’aguellid (le roi en amazigh) JUGURTHA?

Par Citoyenhmida

Quand on évoque de l’histoire de l’Afrique du Nord  pré-islamique, c’est le nom de la reine KAHINA revient le plus souvent, comme étant la figure de proue du monde berbère,  amazigh comme il est à la mode de dire!  Dans l’imaginaire populaire comme l’histoire et dans la littérature.

On oublie  JUGURTHA, roi de Numidie (nom donné à la Berbérie  qui s’étendait de l’Atlantique au Nil) qui a défié la toute puissance de Rome et a tenu tête pendant des années ses légions qui dominaient  tout le monde connu de l’époque.

Pas une biographie de ce grand homme, à part celle de  l’historien romain SALLUSTRE (86 avt J.C. – 35 avt J.C)  intitulée “Les guerres de Jugurtha“, n’est venue immortaliser les exploits militaires de ce roi numide,berbère ou amazigh selon la mode,  ni ses démêlés politiques avec Rome, ni ses tentatives de dégager son royaume de l’influence politique de la lointaine capitale latine.

L’universitaire algérienne Haouaria KADRA a comblé cette lacune historique en publiant en 2005 chez les éditions ARLEA un ouvrage basé essentiellement sur l’oeuvre de Sallustre et complété par une recherche académique poussée,ainsi qu’en font foi les notes de bas de page et  la bibliographie signalée.

Dans “JUGURTHA, un berbère contre Rome“, l’auteur nous replace d’abord dans le contexte historique de l’époque, avec un rappel de ce fut la place des Numides et de la Numide  et un rappel aussi de la situation de Rome, de l’organisation de la société  et des instituions romaines.

Haouaria KADRA nous livre ensuite un panorama détaillé du destin  de JUGURTHA (160 avt J.C. – 104 avt J.C.), fils naturel d’un prince, adopté par le roi Micipsa son  oncle  qui lui confia à sa mort  le sort de ses enfants et de son royaume, devenu lui-même roi après avoir éliminé ses cousins adoptifs, s’opposant durant des années ( de 111 à 105 avant Jésus-Christ) par la ruse, la force militaire et la force de l’argent à la toute puissance de Rome, avant de mourir trahi par les siens.

La lecture de l’ouvrage de Haouaria KADRA est certes ardue, mais passionnante pour qui s’intéresse à nos contrées et au rôle de leurs anciens habitants dans l’histoire du monde.