Dénoncer les mensonges du pouvoir et du MEDEF : une tribune libre de Guy Poussy

Publié le 10 septembre 2011 par Forrestgump54

DENONCER LES MENSONGES DU POUVOIR ET DU MEDEF
CONTRECARRER LE DEFAITISME
UNE NECESSITE POUR ASSURER LE SUCCES DE LA JOURNEE D’ACTION DU 11 OCTOBRE
Par Guy POUSSY Syndiqué
CGT

Cinq syndicats (*) ont décidé d’une journée nationale d’action contre l’austérité le 11 octobre. La décision arrive à point puisque le pouvoir entend faire rembourser la dette par le peuple. Les formes et les modalités de l’action –manifestations, arrêts de travail- doivent être débattues avec les salariés dans les entreprises. Cette décision va permettre aux travailleurs de notre pays de rejoindre les luttes de grande ampleur qui se déroulent en Italie, Espagne, Grèce, Portugal, Belgique, Grande Bretagne. C’est une réponse concrète aux campagnes médiatiques qui consistent à accréditer l’idée selon laquelle en France » Les gens acceptent la situation actuelle, les luttes ne servent à rien »
Les responsabilités de la crise d’aujourd’hui doivent être clairement établies. Les responsables de la dette publique sont connus. Depuis des décennies, les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédés ont pris le parti de la finance, des spéculateurs, des actionnaires, au détriment de l’industrie, de l’économie réelle ,de l’emploi, de la rémunération du travail, et des services publics. En baissant la garde devant les marchés financiers, ils ont endetté le pays. Ils ont accepté la loi du marché libre et sans concurrence, la loi des agences de notation. Aujourd’hui avec la « règle d’or » le pouvoir et le MEDEF entendent passer une camisole de force sur le dos du pays. Ils veulent faire taire le peuple afin d’accélérer leur agenda politique. Il consiste à démanteler, et ensuite balayer tous les acquis sociaux, ceux datant du programme du CNR, tel la sécurité sociale, ceux conquis par les luttes, en particulier après 1968.
Cette offensive se manifeste déjà avec les atteintes aux libertés syndicales qui se multiplient. Le pouvoir présidentiel devient de plus en plus autoritaire, et monarchique soignant ses courtisans, alors que le peuple plonge dans la misère. La situation économique et sociale, les guerres dans lesquelles la France est engagée illustrent comme jamais l’échec criant de la politique Sarkozyste, ainsi que le fort discrédit du système capitaliste. Il reste bien intrinsèquement pervers .Les grandes inégalités qu’il génère entre les salaires de misère et les rémunérations pharaoniques des grands patrons et des actionnaires des grandes entreprises nourrissent une colère sourde parmi le monde du travail et de la création, ainsi que dans la jeunesse. L’histoire de notre pays nous enseigne qu’un basculement de la société est rendu possible lorsque les injustices, les inégalités de classe, l’arrogance et la jouissance de la caste des nantis sont devenues trop voyantes, et trop fortes. En cette rentrée 2011 l’heure n’est donc pas à prêcher le défaitisme. C’est pourtant ce discours que les dirigeants de la CFDT ont choisi de tenir. F. CHEREQUE déclarant le 31 août »Je ne suis pas sûr.que l’organisation d’une journée de grève soit la bonne réponse pour les salariés » Son adjoint M. GRIGNARD a surenchéri parlant d’une « Situation très difficile pour le pouvoir d’achat et l’inquiétude des salariés pour leur emploi » Selon eux l’élection présidentielle de 2012 peut tout changer.
Aujourd’hui les confédérations syndicales, et leurs dirigeants, sont placés devant leurs responsabilités : jouer le rôle de syndicats d’accompagnement, canalisant les mécontentements, ou de syndicats de lutte de classe, tel est le dilemme. Craindre les surenchères, les débordements lors de grèves dans les entreprises (ce fut le cas lors du mouvement contre la réforme des retraites), ne pas « Importer » l’expérience venant d’autres pays n’est pas une attitude de circonstance Tout ne saurait s’analyser, et se décider d’en haut. Pour préparer le 11 octobre puisqu’il convient de discuter des formes et des modalités d’action il est donc possible de mettre en débat parmi le monde du travail et de la création la préparation d’une grève nationale interprofessionnelle. L’imagination doit prendre le pouvoir afin de décider, en bas, des revendications, des formes d’action qui renouent avec la notion de luttes collectives, qui lèvent les clivages entre fonctionnaires et travailleurs du privé, entre les générations. L’alternance politique ne saurait avoir d’effet magique. Le peuple doit redécouvrir une réalité. Quelque que soit le président de la République il devra lutter. Il est assez fort pour vaincre, faire prévaloir ses droits, hors et dans l’entreprise pour décider de son avenir, construire une société nouvelle. L’espoir est de ce coté.

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