Condat-en-Feniers - Cantal

Publié le 11 septembre 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Au cœur des eaux vives de la Rhue
Cette ancienne capitale des marchands de toile d'Artense ou du Cézallier - qui partaient proposer leurs toiles, au siècle dernier, jusque dans le Nord ou la région lyonnaise - est devenue une agréable station de vacances au coeur d'un pays vert. Ce bourg cossu conserve de belles demeures aux toits d'ardoises, souvent construites par les enfants du pays, partis faire fortune ailleurs et revenus pour y prendre des responsabilités, ou simplement y couler des jours heureux.

Vue générale de Condat-en-Feniers - Août 2011 - Gérard Charbonnel © 2011 


" Tous les chemins mènent à Condat, tout Auvergnat est de Condat, tous les ruisseaux, tous les torrents passent à Condat ". Les Gaulois ne firent aucun effort d'imagination en baptisant Condate, " confluent ", le centre d'un bassin verdoyant ralliant les eaux vives.
Carrefour de rus pressés et de la grande migration annuelle des colporteurs au siècle dernier, le gros bourg perdu entre les plateaux de l'Artense et du Cézallier, au cœur du parc régional des volcans d'Auvergne, a résisté tant bien que mal à la disparition de son industrie textile, à l'arrêt du battage des étains, à l'irruption des voitures et à l'exode ( Il y a bien longtemps que les enfants du pays s'exilent ).
L'écrin de verdure, les eaux rapides et cascadantes ont fait de Condatune station estivale accueillante et très prisée des amoureux de randonnée : rives de la Grande Rhue, du Bonjon et de la Santoire, empanachées d'aulnes et de frênes; belle cascade de la Rhue, à Egliseneuve-d'Entraigues; cascatelles de Cornilloux, dans la forêt de Maubert ( plantation colbertienne de sapins et de hêtres ); magnifiques gorges de la Santoire; mont Chamaroux... et aussi les lacs des Moines, de la Landie et de la Crégut; les barrages de Vaussaire, des Essarts et de Lastioulles... Pour ceux que l'écume des torrents, les rigoles bruissantes et les truites lasseraient, une halte aérienne au belvédère de Veysset ou à la Roche-Pointue est une bonne alternative.
Un chemin de randonnée permet de découvrir les crevasses de la Tranchade et les ruines de Lugarde. Le Val-Honnête abrite quelques vestiges de l'abbaye de Féniers, fondée par les Cisterciens de la fin du XIIe siècle et reconstruite au XVIIe. Un petit oratoire du XIXe renferme une statue de la Vierge ( XVe ).
Sur le plateau, à Montboudif, devant la cour de l'école silencieuse, se dresse le buste du fils du pays : Georges Pompidou, né ici en 1911.
Dans les environs, à quelques kilomètres, Egliseneuve-d'Entraigues, ne manque pas de pittoresque les jours de marché. L'église, partiellement romane, possède quelques chapiteaux bariolés. Installée dans une ancienne grange, la maison du Fromage conte l'histoire du grand produit régional et révèle les petits tours de main et secrets de sa préparation.