Laissez la Grèce faire défaut !

Publié le 12 septembre 2011 par Pierre Gonzva
Laissez la Grèce faire défaut !
Jusqu'au va-t-on aller dans cet acharnement à "sauver" la Grèce ? Qui peut encore croire qu'il suffit d'une injection massive de liquidités pour tout remettre en ordre ? La Grèce est insolvable, les marchés le savent depuis longtemps, les dirigeants politiques font semblant de ne pas y croire, et font comme s'il ne s'agissait que d'un problème passager de liquidités.
Avec 160% de dette publique, un PIB qui régresse de 6 à 8%, des rentrées fiscales en chute libre du fait de la récession, un déficit public de 10% du PIB au moins, il conviendrait d'effacer 75% de la dette grecque actuelle pour, peut-être,  stabiliser la situation avec les liquidités européennes à taux d'intérêt réduit.. Le plan concocté il y a 6 semaines, et pas encore mis en place, prévoyait des échanges de titres impliquant une décote de 21% : complètement irréaliste.
Plus on tarde à affronter la réalité de face, plus les problèmes s'exacerbent. Nos belles banques, bourrées d'emprunts d'Etat, "sans risque", sur les injonctions du régulateur, ne valent même plus la moitié de leurs fonds propres. Si la BNP doit faire une augmentation de capital dans ces conditions, une décote de 40% implique un cours de 15 €; lever 15 milliards revient quasiment à doubler le capital ! Quelle dilution confiscatoire pour les actionnaires, alors que la banque peut faire 8 milliards de bénéfice, sans tenir compte des provisions sur les titres publics. Qui aura envie de souscrire ? L'Etat devra-t-il s'y coller ?
Et le problème est proche pour le Portugal. On comprend dans ces conditions que le CDS sur la France navigue maintenant vers 180, loin derrière la Chine, la Corée, la Thaïlande, l'Afrique du Sud, le Chili ou le Pérou !
Le dogme de la BCE, officiellement, est qu'un pays de la zone euro ne peut pas faire défaut. J'imagine que Jean-Claude TRICHET n'a pas envie de finir ses 8 années à la tête de l'institution sur un défaut grec. Les démissions allemandes nous montrent la violence des débats internes sur le sujet. La question est de savoir si, derrière le dogme officiel, la BCE a travaillé sur un plan B ? Mystère !
Pour ma part, je fais le pronostic que le défaut grec sera officialisé avant la fin de la semaine; et j'espère qu'il y aura un plan B pour éviter la débandade généralisée.