Il nous faudrait une bonne guerre

Publié le 13 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Il nous faudrait une bonne guerre

Aaaah, rien de tel que tout péter pour tout avoir à reconstruire ensuite ! Moi, je vous le dis, ce qu’il faut pour nous relever du marasme dans lequel on se noie actuellement, ce qui ferait du bien à cette génération, c’est une bonne guerre ! Zou !

Moui bon ok j’en vois certains qui se renfrognent et qui ne veulent pas entendre parler de tapis de bombe, et qui rechigneraient à s’accommoder d’un petit conflit thermonucléaire ouvert sous prétexte que les radiations, c’est pas cool.

Bon soit, j’admets que réclamer une bonne guerre, c’est un peu « too much ». Encore que pour les radiations, si on n’a pas eu la guerre, on va de toute façon avoir le droit à l’averse écologiste ; on sait déjà quel sera l’axe majeur de la pré-campagne des Verts ; la récupération n’est plus qu’une question de minutes, maintenant (n’oubliez pas, cependant, que c’est Eva qui est aux manettes – ça va roxxer, c’est moi qui vous le dis).

Mais bref : personne ne veut de bonne guerre. Et comme en France, il n’y a pas beaucoup de tremblements de terre, de typhons, ouragans ou tornades, que les grèves, ce n’est plus ce que c’était, et que le Syndicat CGT du Livre, les cheminots ou les Dockers n’arrivent plus vraiment à mobiliser les foules pour détériorer vraiment l’économie française, on ne verra pas de destruction keynésienne revigorante de si tôt.

À moins que …

À moins qu’on laisse gentiment l’État faire son travail, qui consiste à consciencieusement bousiller celui des autres, produire de la non-valeur ajoutée (ou de la valeur retranchée, si vous voulez) et de l’anti-productivité ou de la productivité minutieusement ajustée à empêcher celle de ceux qui produisent des richesses !

Et là, évidemment, un boulevard s’ouvre à nous : la corne d’abondance des dépenses idiotes livre à nouveau tous ses fruits ! Les vitres se cassent sans répit grâce à l’action désordonnée, brouillonne et destructrice de l’État. Il suffit de laisser gentiment les politiciens qui le dirigent s’ébrouer dans les piscines de caca qu’ils affectionnent.

C’est ainsi qu’en plus des 700 millions d’euros qu’on pourrait facilement économiser en arrêtant de payer des fortunes pour des turbo-branleurs patentés élus à se tourner les pouces à nos frais, on aurait pu, bêtement, s’affranchir de cramer 400 millions dans l’indifférence. C’eut été dommage puisque comme chacun le sait, lorsque l’État dépense 400 millions d’euros, même pour détruire des choses, c’est utile à la communauté, à l’intérêt collectif et ça aide la croissance.

Et puis, là, c’est pour la bonne cause puisqu’il s’agit de détruire le stock de vaccin de la grippe H1N1. C’est qu’il en faut, du pognon, pour acheter puis détruire des dizaines de millions de doses d’un vaccin qui n’a servi à peu près à rien !

En fait, l’historique de toutes les pérégrinations du gouvernement au sujet de ces vaccins est plus qu’amusante, elle est éclairante sur le mode même de fonctionnement de nos élites. Et franchement, vous pouvez rire aussi, puisque c’est avec votre argent !

Rappelez-vous.

Suite à une épidémie de grippe H1N1 dont la pénétration indique qu’elle sera modérée, l’État français, paniqué et les pattes toutes graissées par des lobbies chouchoutés par la ministre de la santé, se précipite et achète dans la plus parfaite opacité 94 millions de doses, sans regarder les montants, c’est cadeau c’est entre gens de bonne compagnie ne chipotons pas.

Pourquoi 94 millions ? Parce qu’il en faudrait 2 par personnes. La France compte donc 47 millions de personnes en 2009. Eh si. C’est aussi ça, la joie des achats compulsifs. Et puis il faut vacciner tout le monde pour que la protection soit efficace, bien sûr ! Génial, non ?

Quelques mois plus tard, l’épidémie se révèle moins fulgurante que prévue. Zut. Comme une grippe normale, en gros. Avec même un nombre de morts un peu inférieur. Et même en propulsant Roselyne en collants roses en lycra dans la stratosphère française avec un macaron « Super Pharmie » sur le ventre, la France n’arrive pas à écouler toutes ses dosettes. Elle annule pour 50 millions de doses. Qui lui coûtent un pont. Génial, non ?

(Le contribuable a donc payé pour des doses produites, qui seront détruites, et pour des doses non produites. Génial, non ?)

Grâce au savoir commercial de la France, 300.000 doses (oui, vous avez bien lu, trois cents petits milliers) seront revendues à prix cassé au Qatar. La bonne affaire. Génial, non ?

Maintenant, voyez le bon côté des choses et imaginez toutes les abrutissantes stupidités que l’Etat ne pourra pas faire parce que cet argent aura été justement dépensé dans cette noble tâche ! Combien de petits-fours ne seront pas produits ? Combien d’escort-girls se retrouveront seules, ce soir, alors que l’un ou l’autre élu aurait été si content de les caramboler au frais du contribuable ? Combien de bouteilles de champagne ne trouveront pas leur chemin jusqu’au gosier toujours sec d’un de ces parasites élus si plein d’abnégation ?

Oui, bon, symétriquement, on pourra se rappeler, en branchant son mode collectiviste, que ces 400 millions d’euros représentent tout de même plus de 260.000 SMIC bruts chargés (soit plus de 500 personnes payées pendant toute une vie jusqu’à la retraite).

500 personnes payées pendant toute une vie, là, je dis stop !

Franchement, il valait mieux faire produire et casser des fioles de vaccin, c’est beaucoup plus rigolo.
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