HONTEUX : La justice relaxe Hortefeux mais note son « manque évident de culture »

Publié le 16 septembre 2011 par Forrestgump54

L'ancien ministre de l'Intérieur avait estimé que le jeune militant UMP d'origine algérienne ne correspondait pas "au prototype".

"Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Deux après après sa petite phrase, Brice Hortefeux, rejugé pour injures raciales, a finalement été relaxé par la cour d'appel de Paris jeudi.
La cour a retenu que, sur le fond, les propos sont "méprisants et outrageants" et témoignent d'un "manque évident de culture". Si le député européen a échappé à une nouvelle condamnation, c'est parce que ses paroles n'ont pas été considérées comme publiques par le tribunal, rendant ainsi la constitution de partie civile du MRAP "irrecevable".

En septembre 2009, le lieutenant de Nicolas Sarkozy s'était fendu de propos ambigus à l'encontre d'un jeune militant d'origine algérienne qui posait avec lui à l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes).
Diffusée sur Internet, la vidéo avait été jugée "outrageante sinon méprisante" par le tribunal correctionnel de Paris en juin 2010 qui avait alors condamné le député européen à 750 euros d'amende.
Par la suite, Brice Hortefeux avait laissé entendre que les propos incriminés concernaient les Auvergnats.
Lors du procès en appel, des personnalités du monde arabe ont témoigné en faveur de l'ancien ministre de l'Intérieur. Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avait ainsi affirmé que les propos n'étaient "pas d'un racisme extraordinaire", expliquant que Brice Hortefeux avait été victime d'un "automatisme de la parole".
Le parquet général lui-même avait requis la relaxe sur des points de droit pur. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a annoncé vouloir se pourvoir en cassation.
Depuis cette affaire, Amine Benalia-Brouch, le militant UMP raillé par Brice Hortefeux, a quitté le parti de Nicolas Sarkozy. Il a raconté dans un livre publié en 2010 avoir défendu le ministre de l'Intérieur à la demande des dirigeants du parti.

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