Le Rap au secours de la langue française

Par Sergeuleski

 

Quartet sans tête ?

Delerm, Biolay, Katerine, Bénabar... ou quand la chanson française prise en otage par des recalés de la rime et de la mélodie sombre, langue et musique dans une mélasse aussi indigeste qu’indigente… corps et biens...

Naufrage à la racine de laquelle on trouvera des pousseurs de chansonnette qui ont, semble-t-il, la faiblesse de penser que c’est la rime qui fait la poésie,  deux accords de guitare (ou de piano) pour faire une chanson, et un vocabulaire du niveau du Brevet des collèges… en guise de texte...

Texte et musique de pré-pubères qui n’auraient jamais dû quitter les chambres à coucher avec leurs posters qui les ont vus naître.

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Sans vouloir écraser ces faiseurs sous un mastodonte tel que Ferré ou sous les auteurs et compositeurs de Piaf, Damia et Fréhel, et plus près de nous, des Berger, Lavilliers (années 70 et 80), Souchon, Jonasz…

Longtemps on pourra s’interroger sur le comment et le pourquoi d’une telle rupture de transmission d’héritage, son origine et ses causes.

Michel Fugain en 2008 - à propos de la chanson française

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Et c’est alors que…

Après une traversée de l’Atlantique mouvementée… le Rap français voit le jour.

Le Rap ! Bitume et béton en miroir d’une France de toutes les discriminations et de toutes les souffrances d'une naissance... dans certains cas... pour rien ou pour si peu...

Le Rap ! Boomerang... vitrine des ghettos d’un environnement urbanisé mais... ras la gueule

  

Le Rap ! Qu'il soit underground ou commercial… avec sa dénonciation stéréotypée et automatique de la police et du racisme dans le contexte de "quartiers déshérités"… sans laquelle un rappeur n'est pas un rappeur...

Extrait de l'album " Reel " de Kery James

Et même si la musique n’en sera pas plus avancée pour autant…

Oui ! Le Rap ! Diffamatoire et boycotté… mais salle comble avec... ce que d’aucuns se plaisent à qualifier… "sa gestuelle de primates et facéties de clowns… "

Le Rap... même décadent dans sa version gangsta rap pour lequel la réussite porte les noms de : voitures, bijoux et putes de luxe ! Et latransgression : racket, trafic, agression, viol et meurtre !

Le Rap, cette vérité d'une réalité en pleine face... 

Le Rap avec ou sans un Joey Starr à la production inaudible, et un Akhenaton vieillissant en éducateur de centre aéré...

Le Rap et La Rumeur pour nous rappeler au bon souvenir... et nous cracher au visage le Vel d'Iv, Charonne, la guerre d'Algérie, les noyés de la Seine, les pendus de la forêt de Fontainebleau, Sétif et Guelma…

Le Rap et ceux qui avaient toutes les raisons au monde de détester notre langue, et qui, contre toute attente, la sauveront du naufrage d’une production musicale aux protagonistes sans histoire… week-end et vacances à Deauville, les planches, le sable avec pour seule ligne d'horizon... leur nombril.


Kery James et feat béné :"L'impasse"          

Alors oui !

Le Rap, cette grande gifle des années 90.