Yvonne Gide

Par Blogegide

Ouest-France rend hommage à Yvonne Gide, décédée le 16 septembre dernier à l'âge de 87 ans. Cettelointaine cousine d'André descend de Xavier Gide, né le 21 février1737 à Lussan et décédé à Bernis le 14 septembre 1814,arrière-arrière grand-oncle d'André dont le fils Pierre Xavier, néle 23 octobre 1771 à Paris, allait donner naissance à la branchelorraine et catholique de la famille et devenir avocat puis juge suppléant autribunal de Sarrebourg.
Yvonne Gide fut professeur d'anglais(elle eut notamment un certain Michel Drucker pour élève) etsurtout une musicienne passionnée, spécialiste de la musiqued'orgue, collectionneuse de clavecins et d'épinettes, créatrice dufestival d'orgue d'Argentan dans l'Orne... Dans le BAAG n° 168 d'octobre 2010,elle racontait, entre autres anecdotes personnelles et familiales, sarencontre avec André Gide :
« Ce fut en 1946 (le 30 avril)que je me décidai à lui rendre visite sur les conseils d'anciensprofesseurs. Je me présente donc rue Vaneau, et tout d'abord je metrompe de porte, sonnant chez Mme Van Rysselberghe qui me désignefort courtoisement la porte voisine. Je sonne à nouveau et suisintroduite par Yvonne Davet. Je me présente, et par chance, AndréGide est là et accepte de me recevoir dans son petit bureau encombréde papiers, de livres entassés sur un piano à queue.André, très grand, légèrementvoûté, se tient un peu sur la défensive et me prie de m'asseoir.Je ne suis pas trop intimidée car j'ai toujours été habituée àla froideur des premiers contacts chez les Gide, quels qu'ils soient.Après avoir conversé sur mes projets à la Sorbonne et sur mesgoûts musicaux (je prends des cours d'orgue à l'Oratoire avecMarie-Louise Girod), André Gide me propose de m'aider, ce que jerefuse tout net, ma visite étant un « hommage gratuit » àl'écrivain. Elle dura une vingtaine de minutes. André Gide me parlade ses problèmes de santé et de son cœur fatigué par l'âge etles voyages.Je pris donc congé et eus l'occasionde revenir une fois en l'absence de l'écrivain. Je fus accueillietrès chaleureusement par Yvonne Davet. Ce fut ma dernière visite.De retour avenue Marceau, je relatai ma visite chez André Gide :Tante Amélie et Pierre en furent un peu ébranlés et trèsgentiment m'appelèrent « le canard sauvage » de lafamille. » (Yvonne Gide, La famille Gide n'a pas dit son dernier mot, Bulletin des Amis d'André Gide, n°168, octobre 2010)