Devant ses hôtes, le Minsanté a reconnu que «le choléra existe toujours dans le pays». La preuve en est que 16.000 cas ont déjà été notifiés depuis le début de cette année. Toutefois, le ministre se veut rassurant en affirmant que le taux de létalité est passé de 6% en 2010, date où l'épidémie s'est déclenché à l'Extrême-Nord, à 3% en 2011. Ce qui, dit-il, témoigne de l'efficacité de la prise en charge. Mais le ministre semble oublier que la norme définie par l'Organisation mondiale de la Santé (Oms) est de 1%. Preuve qu'il en est que le mal reste encore profond. D'après André Mama Fouda, cette situation est imputable aux «mauvais comportements» des populations, caractérisés notamment par le «non respect des règles d'hygiène élémentaires».
Mais aussi du fait que «certaines régions souffrent encore de pénurie d'eau potable» ou que, du «fait de leur relief, certaines régions voient leurs différents puits d'eau inondés en saison des pluies». A cela, il faut ajouter l'épidémie qui frappe la sous région et qui, à cause de la porosité des frontières, favorise le transport de la maladie dans notre pays. «Le Cameroun viendra à bout de cette pandémie» grâce à l'appui des partenaires comme l'Arabie Saoudite, affirme André Mama Fouda. En attendant le Plan national de contingences de prévention de lutte contre le choléra, censé élaborer une stratégie de riposte à long terme, et dont l'imminence est annoncée. «Après la réunion de Yaoundé (tenue du 12 au 14 juillets derniers, Ndlr), le projet qui avait été présenté a été amendé et enrichi dans les régions. Dans les prochains jours, si le calendrier le permet, nous allons le consolider sur le plan national», conclut André Mama Fouda.
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