EDITH DEKYNDT à Sollertis | Toulouse

Publié le 19 septembre 2011 par Philippe Cadu

LINGUA IGNOTA  23. 09. 2011 > 16. 10. 2011 : www.sollertis.com

Si la science est un réservoir dans lequel Edith Dekyndt puise son imaginaire, il ne faut pas oublier qu’elle fonde principalement sa pratique artistique sur l’observation de phénomènes résultant de forces imperceptibles. Ses œuvres jouent de la notion d’inquiétante étrangeté pour construire un univers où le quotidien le plus quelconque nous apparaît enchanté. Car le travail de Edith Dekyndt est un travail de l’entre-deux, oscillant entre le visible et l’invisible, le subjectif et l’objectif, révélant une épiphanie et exprimant une intuition de l’instant et de l’insaisissable dans un langage plastique minimaliste et conceptuel. Une œuvre poétique, sensorielle, contemplative et animiste qui nous fait pénétrer dans un autre monde en nous divulguant un langage inconnu. Celle des fleurs à l’école des beaux-arts (Exposition L’ennemi du peintre) ou encore celle de Hildegarde de Bingen, bénédictine prédicatrice, poétesse et médecin du XIIe siècle à la Galerie Sollertis.

Ce langage inexistant nommé Lingua Ignota conçu et connu de la seule Hildegarde de Bingen qui nous est parvenu grâce à la description qu’en fait la sainte de l’Eglise Catholique Romaine dans un ouvrage éponyme, est le titre d’une vidéo de Edith Dekyndt qui met en scène un miroir à main. Suspendu à un mur, il oscille discrètement grâce à une brise imperceptible. Rien ne se laisse entrevoir, aucune image réelle, seulement une sensation d’absence et d’effacement à la vue d’une situation quotidienne dérisoire et fragile. Edith Dekyndt nous confronte à des images muettes mais toujours chargées d’une certaine forme de spiritualité et de religiosité populaire. Ici miroir et portraits seraient recouverts d’une étoffe comme il est d’usage de le faire dans la maison du défunt durant les sept jours de deuil qui suivent l’enterrement. La répétition de gestes identiques, obsessionnelles ou thérapeutiques transparaît dans sa série de dessins : feuilles entièrement recouvertes de stylo-bille, dont la pression et les passages réitérés transforment le support initial ; le dessin  au stylo disparaît par accumulation, au profit d’une géographie de plis et de creux dans le papier. Une œuvre intimiste, sobre et discrète qu’il convient d’approcher presque en silence.

Cendrine Krempp

CETTE EXPOSITION EST PRÉSENTÉE DANS LE CADRE DU PRINTEMPS DE SEPTEMBRE – À TOULOUSED’UN AUTRE MONDE : 23 SEPTEMBRE – 16 OCTOBRE 2011

EDITH DEKYNDT À L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS DE TOULOUSE

A l’occasion du Printemps de Septembre – à Toulouse, Edith Dekyndt présente parallèlement à son exposition à la galerie Sollertis une installation : L’ENNEMI DU PEINTRE

http://www.printempsdeseptembre.com
HORAIRE D’OUVERTURE DE LA GALERIE DURANT LE FESTIVAL :
LUNDI > SAMEDI 12H > 19H
DIMANCHE 14H > 19H
NOCTURNES LES 23-24-30 SEPTEMBRE ET 1ER OCTOBRE JUSQU’A 00H30