Etat chronique de poésie 1327

Publié le 21 septembre 2011 par Xavierlaine081

 

1327

Mistral fit le ménage du ciel

Dans un grand frémissement de feuilles sèches

Branches grises, noires et nues se profilent

Au secret d’un feuillage chaque jour allégé

*

Que dire en ce temps de famine et de guerres

De soumissions aux dogmes d’une domination ravageuse

Désertion des plus faibles pliés sous le joug de leurs dettes

Etats mis au pas cadencé des richissimes ambitions des puissants

.

Sommation

Sommation d’accomplir un devoir indigne

.

Refus

Indignation et colère

*

Toujours montrer bonne figure

Aux pantoufles silencieuses

Courbées sous la baguette furieuse

Des normes déclinées en litanies sataniques

*

Une vie est si vite passée

.

D’être né trop tard

Nous valut de ne rien avoir

Que vague souvenir historique

D’années de gloires sans fruit d’avenir

*

Les « tout pour moi »

Les « rien pour les autres »

Les ambitions postrévolutionnaires

Les dogmes appliqués au cordeau

Sur les avenues balisées d’un futur sans surprise

.
Au sommet la guerre pire que la guerre

Celle qui ne se nomme jamais

Dont les morts ne seront jamais inscrits

Aux monuments de honte

Ni au Panthéon des honneurs

.

Pauvres morts accablés de fatigue

Pourris de l’intérieur d’avoir trop absorbé

La dose de poison quotidienne

Délivrée en chiffres ronds

Sur les murs des places boursières

*

D’être nés encore plus tard

Mes pauvres enfants

Ne vous restera même plus os à ronger

Sur le squelette famélique

D’un monde détruit sans rémission possible

*

Nous restera à nous aimer

Vous restera à vous aimer

Pour inventer d’autres aurores

.

Car

Voyez-vous

Pour nous

La conclusion aura la forme d’une dalle

Et de couronnes florales

Dispersées en la houle du passé

.

Manosque, 9 août 2011

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