Coudières et littérature

Publié le 21 septembre 2011 par Odealamode

Les écrivains sont fétichistes. Diderot avait sa regrettée robe de chambre, à qui il consacra un essai. Houellebecq quant à lui nous avait habitués à sa Parka Camel Legend, qui eut elle aussi droit à un ode : dans La Carte et le territoire, roman paru à l’automne dernier, Houellebecq-le-personnage pleure la disparition de ce vêtement tant aimé : le modèle n’existe plus au catalogue. Ces moments de deuil, nous les connaissons tous. Comme remède, on peut opter pour l’achat compulsif de nouveautés, vite avant qu’elles aussi ne disparaissent. Une amie me confia même un jour qu’elle achetait en double les modèles auxquels elle se soupçonnait de vite s’attacher. On peut aussi se réfugier dans douceur des vielles pièces usées mais injetables, façon doudou. C’est apparemment ce qu’a fait Houellebecq, si l’on en croit en tous cas les récentes photos de lui qui circulent – des photos qui accompagnent les annonces puis les démentis d’une autre disparition dramatique, celle de l’écrivain lui-même. Houellebecq n’aurait pas disparu donc, mais ça aura été l’occasion de le voir arborer un formidable vieux tricot à coudières, qui lui donne un petit air grunge charmant :

Photo : francesoir.fr

On aime bien les coudières, elles rappellent  à la fois nos vieux profs et l’enfant turbulent qu’on a été. En cuir sur laine,  elles  créent un joli mix de matière et de tons. En alternative au look écrivain dépressif,  les coudières peuvent permettre d’être chic et pratique – être élégante en revendiquant le droit de tomber par exemple. Ainsi de ce très joli pull  à mailles aérées et délicatement scintillantes :

Pull La Petite française

Les coudières donc, c’est super : c’est nostalgique, ca fait contraste, ça ravive le vieux tricot  et ca peut aussi permettre de customiser peu de frais ses (vieilles) pièces  sans forcément être obligée de se lancer dans la broderie (on trouve en trouve dans tous les magasins de couture). En plus avec on a les coudes protégés.

Quant à Houellebecq, il se promenait juste loin de la civilisation (qui ôte du jour au lendemain ses modèles favoris des rayons et le rend triste), dans le sud de l’Espagne, et avait apparemment oublié sa tournée de lectures en Belgique et aux Pays-Bas. Nous voilà rassurés.