Nebraska

Par Bordierlaurent

Je ne me sentis pas spécialement fier. Satisfait, je ne l'étais pas non plus… je constatai juste deux meurtres dont j’étais l’auteur et pour en finir avec cette histoire, si cela vous intéresse réellement je revins une dernière fois pour pisser sur ma première victime. Juste un sentiment de boucler la boucle. Je m'enfuyais rapidement de cette ville par l'est ; la nuit était froide et même si l'aube qui se pointait était de toute beauté on aurait pu croire à une délation dans cette ville, comme une dénonciation intra-muros de laideur et de pauvreté. Je disparus très simplement de ce paysage poudreux, glauque, où je venais d’être secoué comme une boule à neige pour touriste.

Traverser l’Iowa en compagnie d’un routier vêtu d’un marcel bleu Budweiser, d’un short effilé en toile de jean et de son malamute se prénommant Palanka peut-être agréable ! A condition d’aimer les chants indiens et d’y connaître un rayon concernant les chiens de traineaux. Hormis le Husky d’une amie parisienne qui pissait partout dans son appartement quand il la sentait rentrer du boulot, je ne connaissais pas grand-chose à cette race mais m’en était fait une idée difficilement modulable. Ces chiens auraient dû naître avec des slips absorbants.