Du Karachigate au Sarkozygate

Publié le 24 septembre 2011 par Hmoreigne

Le roi n'est pas encore nu mais le système Sarkozy commence à l'être. Oui, il y a bien quelque chose de pourri dans notre république. Tout autant que la multiplication des affaires, c’est aujourd'hui le style présidentiel qui est en cause avec sa galaxie d'affairistes et de barbouzes. Des hommes sans foi ni loi qui ont fait main basse sur la république dans le seul intérêt de se servir ou de servir un clan.

Nadine Morano peut bien crier au loup, dénoncer les manipulations, les coups tordus à l'approche de la présidentielle, l'épisode actuel marque bien le chant du cygne du sarkozysme qui aura engendré par ses dérives et ses excès, ses propres poisons. On pourrait en rire, faire des analogies avec les pieds nickelés ou les tontons flingueurs. Il y a plutôt de quoi en pleurer. Là où la situation actuelle exigerait des hommes d’airain, la France se retrouve aux mains de caïds de banlieue.

Certes, la politique a toujours été marquée par les chausse-trappes et les coups bas. La liste des affaires qui se sont succédées depuis ne serait-ce l'après-guerre est particulièrement longue :  affaire Guingouin, celle dite "des fuites" en 1954 sous Pierre Mendès France, l’attentat de l’Observatoire, les affaires Markovic, Boulin, les diamants de Bokassa ...

Peu importe tous ces cadavres dans les placards. On pensait que ces pratiques appartenaient au passé. C’était oublier qu’en politique, la seule loi qui vaille est celle de la jungle. Le documentaire de Patrick Rothman intitulé Les fauves et qui sera diffusé dimanche sur France 2 décrit bien non seulement les rivalités mais jusqu'où deux hommes, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, sont capables d'aller dans leur affrontement.

Inexorablement, l’étau se resserre autour de l‘ancien maire de Neuilly. Ses amis proches sont aujourd'hui sous le feu de la justice et des médias. Paradoxalement, dans le droit fil de son prédécesseur, le chef de l'État a soigneusement construit son impunité judiciaire. Son seul risque est aujourd'hui de voir s’éloigner un peu plus ses chances de réélection en 2012. D’irréprochable, la république qu’il promettait est devenue irrespirable s'exaspère L'Union/L'Ardennais sous la plume d'Hervé Chabaud.

Le plus amusant sans doute est de voir que l'un des talons d'Achille du sarkozysme, ce sont les femmes. Après Cécilia, Nicolas Sarkozy pensait être arrivé à faire croire qu’il avait changé de style. Exit le bling-bling. Carla, ce devait être le chic aristocratique qui sent l'argent décomplexé du capitalisme financier et la respectabilité. C'est raté.

A côté des hommes de l'ombre qu'on pensait exposés,  les Takieddine, Bourgi et Djhouri,  le danger est venu des épouses bien rangées. Ou plutôt des ex. Nicola Johnson une britannique qui a divorcé après 30 ans de vie commune avec Ziad Takieddine et l’ex Mme Gaubert, Hélène de Yougoslavie petite-fille du dernier roi d'Italie qui appartient aux familles royales de Grèce et du Danemark. Des anciennes épouses devenues bavardes, bien décidées à se mettre à table.

Question femmes, une surprend par son absence dans le brouhaha actuel. C’est Eva Joly. On aimerait bien savoir ce que suggèrent toutes ces révélations à l’ancienne juge qui déclarait au micro de France Info en début d’année que Karachi, c’est l’enquête qui fait peur à Nicolas Sarkozy.

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