Les affaires changent, les protagonistes restent

Publié le 25 septembre 2011 par Spartac
La mémoire est volatile. Ceux qui espéraient voir Jacques Chirac s'expliquer sur ses affaires passées ont de quoi être déçu. Cependant les dirigeants actuels pourraient envisager de décerner la légion d'honneur aux médecins l'ayant déclaré malade.
En effet, en sus des affaires de financement occulte de HLM et d'autres pour lesquelles le président sera à jamais innocent devant la loi, l'actualité ramène en pleine lumière des affaires sur lesquelles il pourrait apporter un éclairage.

La valise a Bourgi désormais un hit

En effet, c'est un bien nauséabond marigot qui est étalé actuellement, avec l'affaire Karachi qui éclabousse la campagne d'Edouard Balladur en 1995, et les révélations de Robert Bourgi, porteur de valise pour dictateurs.
Sur ces deux points précis, nul doute que l'ancien président ait eu connaissance de certains faits, et aurait pu bénéficier de valises suspectes. Hélas donc, la mémoire du président s'envole. Laissons donc ce retraité comme les autres couler des jours paisibles.

Bazire inaugure le bal des inculpés

Les jours des personnes impliqués dans la campagne de Balladur pourraient s'assombrir. La mise en examen d'Hervé Bazire, ancien directeur de campagne de Sir Edouard pourrait n'être que la première d'une longue série. Les révélations se succèdent dans cette sordide affaire, version règlement de compte.
La tempête pourrait bientôt s'approcher de l'Elysée. Personne n'a réellement oublié la proximité de Nicolas Sarkozy avec Edouard Balladur, et son implication dans cette campagne de 1995. la loi du silence courante en politique va t'elle protéger le président actuel?
Comment croire en effet à son absence d'implication? Artisan de cette campagne, comment n'aurait il pas été impliqué? La menace s'approche, pour preuve les soupçons de  violation du secret d'instruction de la part de proches du président.
Encore une affaire qui s'approche de Nicolas Sarkozy, après Liliane Bétancourt, voilà son passé qui s'acharne sur lui. Une présidence pas si irréprochable que cela en fait...
La fin de mandat du président devrait être empoisonnée par les affaires. Malgré les dénégations et les accusations de manipulation, la justice suit son cours. Espérons que cette fois nous n'aurons pas la même pantalonnade que celle de la période chiraquienne, et qu'une fois les faits établis, l'instruction sera équitable, et que si le président se trouve impliqué, il ne bénéficie pas de l'impunité.
Il est navrant de voir cette république bafoué. Certes, il fallait être naïf pour croire encore en ses vertus, mais l'impuissance à voir les même faits répétés par les politiques successifs pousse à l'ecoeurement.
Connivence avec les médias, les dictateurs, les entrepreneurs, et quelle place pour la relation avec le peuple? Le peuple subit des politiques restrictives depuis des années tandis qu'en sous mains des pratiques occultes perdurent. Les effets de manche ont remplacé depuis longtemps l'action publique, hélas...

Après le temps des louanges, le temps du lynchage?

Il faudra voter en mai prochain, et se rappeler de notre candeur de 2002, quant aveuglés par la menace et la peur, nous avions exclu le changement et offert 82% à un homme poursuivi par les affaires. Il ne faudra pas reproduire la même erreur avec Nicolas Sarkozy, et ne pas lui offrir la présidence à nouveau.
L'irréprochabilité devrait être au cœur de la campagne, pour mettre à nu les pratiques politiques douteuses, que l'on voulait nous faire croire qu'elles avaient disparus. Il faudra ne pas être dupe et ne pas se laisser berner une fois de plus.
En 2002, on nous promettait un monde plus sur, exemplaire et plus juste. 10 ans écoulés, et pour ceux qui avaient pu y croire, rien de cela ne s'est produit... La France est si pâle et pathétique quant elle se vautre dans l'indécence politique...