Au sein de la pochette, un petit encadré déplore le fait que plusieurs pionniers de l’époque (D.A.F., Soft Cell, Wall of Voodoo, Devo ou New Order pour ne pas les citer) aient répondu par leur silence aux solicitations de A man and a machine. Laissant de côté le matériel plus classique, la compilation a ainsi le mérite d’aller puiser dans un répertoire assez underground merci. Le peu de titres à succès se retrouve sur le premier disque : impossible en effet de passer à côtés de Love & Rockets (No Big Deal), Grauzone (Elsbär) ou les one hit wonders incontournables que sont Warm Leatherette (The Normal) et Money (Flying Lizards). Pour les groupes un peu plus obscurs (Fad Gadget ou Tuxedomoon), on semble s’être tournés vers des titres un peu plus recherchés que les habituels Ricky’s Hand ou No Tears : bien vu ! D’autres noms plus ou moins familiers parsèment les deux albums : Can, Wire, Throbbing Glistle, Trisomie 21, Gina X Performance, etc. Quant à Cabaret Voltaire, il arrive lorsque l’on ne l’attendait plus, c’est-à-dire à la piste 12 du second disque. Étant donné le nombre d’illustres inconnus donnant carrément dans le pastiche sonore du groupe anglais, on ne peut que se dire qu’il était temps ! Et, comme souvent dans le cas des compilations, l’équilibre de A man and a machine est finalement un peu inégal. S’égarant dans des méandres disco-kitsch assez terribles, le deuxième disque peine à maintenir un intérêt constant malgré une ouverture en rythme gracieuseté de Telex : Drama Drama, relecture à peine déguisée de Fame de David Bowie, est signée de la plume des frères Mael, alias les Sparks ! Excusez du peu !
Depuis ce premier volume, signalons que A man and a machine 2 a vu le jour en février 2010 et que le troisième de la série date tout simplement de ce mois-ci… alors à vos collections !