Louchébem

Publié le 28 septembre 2011 par Vonsontag

Evidemment, le lendemain de la publication de la Chérie, un article sur la viande, c'est un rien osé... mais bon, assumons.

Tout ça pour vous informer que la Confédération Française de la Boucherie vient de se fendre d'un outil de com assez canon, sous la forme d'une revue éphémère (très éphémère d'ailleurs puisqu'il semble qu'elle ne comptera qu'une seule partution) intitulée Louchébem.

Pour ceux qui l'ignoreraient, le Louchébem est un parler vernaculaire propre à la corporation des bouchers. Si la sonorité du titre et son pouvoir d'évoquation me semblent évidents, son sens profond me laisse un peu sceptique dans la mesure où, généralement, les bouchers employaient le Louchébem pour pouvoir converser en cachette du client qu'ils avaient en face d'eux. Ce qui tendrait à signifier assez clairement que cette revue n'est qu'un coup de com mais que les gros industriels de la corporation continueront de refiler de la vache aux antibiotiques à bas prix aux clients des hypermarchés tout en redorant son image aux yeux de la clientèle premium des artisans de quartiers chics. Bref, j'ai comme un doute, là. Mais je peux me tromper.

Reste que l'objet est joli, composé de textes produits par un éventail de personnalités assez chatoyant puisqu'on y croise aussi bien Armand Abécassis (philosophe spécialiste de la pensée juive et père d'Eliette) que Joey Starr (philosophe aussi), Jacques Toubon (phare de la pensée contemporaine) et Philippe "je fais pipi partout" Sollers.
La couve, signée par Pierre Le Tan, est bien jolie.

Quand on dit premium et coup de com, on travaille évidement la rareté de l'objet, qui, de fait, ne peut s'acquérir que dans quelques officines triées sur le volet : Colette, Hermès Rive Cauche, L'Ecume des pages... Mais aucune boucherie. Pas assez chic, peut-être.

Source : Food Intelligence