Au pays de Lam -IV-

Publié le 01 janvier 2006 par Olivier Leguay

Au pays de Lam, après le grand Exode, il ne restait plus grand monde. Quelques enfants, quelques vieillards, un ermite, une ou deux familles.
Avant le grand Exode, dans la plaine, les enfants jouaient, riaient et se balançaient sur de grande balançoires qu'avaient conçus minutieusement les maîtres des nombres. Les portiques étaient immenses, installés dans toutes les directions. Les cables étaient juste un peu élastiques et les selles assez lourdes. Les enfants faisaient de beaux mouvements et quelque soit l'endroit d'où on les regardait, les enfants paraissaient aller l'un sur l'aute. Le spectacle était féérique. Si l'un d'eux sautait sur la selle, l'élastique se tendait mais la lourdeur de la selle et la tension del'élastique étaient adaptés à son poids. L'enfant décrivait de belles courbes arrondies autour de sa trajectoire de base. Dès que l'un des parents appelait leur bambin, il suffisait qu'il s'arrête de donner de l'énergie au système pour qu'il stoppe presque instantanément sa course. Les parents discutaient ensemble et les enfants s'amusaient gentiment.
Au pays de Ter, la demande des enfants nouvellement installés ne se fit pas attendre. Il leur fallait des balançoires. Les maîtres des mots rappelèrents les consignes aux maîtres des images qui firent les plans. Les maîtres des nombres n'eurent pas voix au chapitre afin d'expliquer que l'arbre à caoutchouc de Ter procurerai un élastique trop souple et que l'arbre à bois donnerai un matériau trop léger. L'ensemble ne pourrait fonctionner correctement qu'en adaptant les plans aux matériaux de Ter. Rien n'y fit, les balançoires se construisirent bien alignées, les unes à coté des autres en un temps record. A la date anniversaire du grand Exode, les enfants privilégiés eurent la possibilité de se servir des balançoires. Au premier coup d'oeil, on s'aperçu vite que les trajectoires des enfants n'étaient pas aussi belles qu'au pays de Lam. Les parents eurent peur sue les enfants se cognent, ces derniers avaient d'ailleurs bien du mal à apprivoiser leur nouveau jeu. Un malheur arriva lorsque l'un des enfants sauta sur la selle. L'élastique trop souple lui impulsa un mouvement chaotique de très forte amplitude. L'enfant faisait d'immenses sauts sur la selle qu'il ne controlait plus. Il en heurta un autre qui s'accrocha à sa selle. L'enfant n'eut pas assez de force pour se retenir et tomba de l'engin d'une hauteur considérable. Depuis ce jour, les enfants privilégiés ne peuvent plus se servir des balançoires. Tous les autres enfants les utilise sans compter, parfois avec des accidents. Et toujours les parents crient car leurs enfants leur font peur, ils ne maîtrisent pas leurs jeux, ils crient aussi  aussi pour rappeler leurs enfants. Et toujours les enfants font peur à d'autres enfants car les balançoires peuvent se percuter. Les enfants rendent leurs parents malades de peur, ainsi en est-il du jeu des enfants sur Ter.