Bernard Quesniaux présente  » Donc…  » au Centre d’art contemporain Georges Pompidou | Cajarc

Publié le 04 octobre 2011 par Philippe Cadu

9 octobre – 23 décembre 2011

Vernissage le samedi 8 octobre, 18:30 en présence de l’artiste. :  www.magp.fr

Des animaux dégingandés, des assemblages hors d’échelle…

Bernard Quesniaux, né en 1953, a émergé sur la scène artistique française au milieu des années 80. Sa peinture se dégage peu à peu des aplats pour flirter avec la sculpture. Son univers décalé et teinté d’humour collectionne des titres inattendus, réinterroge sans cesse la forme, le support et met l’histoire de l’art, de la peinture classique à l’art conceptuel, sans dessus dessous.
Donc… « C’est toujours l’histoire du type qui veut bien faire » dirait l’artiste. Ce type-là est peintre, un drôle de peintre.

Il s’est coltiné le Pop art et le monochrome (Monochrome sauf en bas à gauche), l’abstraction (Dessin abstrait mais figuratif) et la figuration (Dessin figuratif mais abstrait). Bref, il a tout exploré de la ‘belle peinture’ et s’attaque aujourd’hui à en esquiver les contraintes. «Bernard Quesniaux ne part aucunement d’un principe, il entame un mouvement que seule motive l’intuition pathétique, que rien jamais, n’a été posé comme définitif, qu’aucune règle n’a réussi à tenir en respect le monde et ses objets.»*
L’artiste s’applique à reconstituer, par le jeu des équivalences, une poésie des formes, avec tous les ingrédients de la peinture. Sauf, qu’à superposer tous les critères, toujours pour vouloir bien faire, l’artiste finit par faire douter même les plus convaincus. À l’instar d’un Broodthears, il active un département des vélos, des fromages et des aigles… Les tableaux utilitaires, les tableaux indéfendables, la question du socle, les aberrations de la perspective, les surfaces à tableaux… constituent une sorte d’inventaire des formes et des processus où l’artiste affiche son incapacité à considérer le monde autrement que transitoire.

Bernard Quesniaux côtoie des espaces instables, cherche à en aborder les contours et élabore Donc… comme une encyclopédie précaire, un bégaiement. Un an de travail n’y suffit pas : des sommes de questions, de doutes et d’incertitudes avant de finaliser ces étranges peintures en volume et en mouvement qui ne représente rien ou presque, ces sculptures qui obstruent l’espace et obligent le visiteur à se confronter à des objets improbables, à des animaux dégingandés, à des assemblages hors d’échelle. Où sommes-nous ? Que regardons-nous ? Il y a la série des mensonges, «comme des blagues potaches qui te traversent la tête», ces histoires enfantines «où tu serais tour à tour capitaine et conducteur de locomotives…». Il y a un côté foutoir, quelque chose qui aspire à la foire, un sens de la fête, une exubérance de couleurs et paradoxalement une grande retenue, sans doute sa timidité et son désir d’en rire, d’une ironie mordante où le grotesque et l’absurde rivalisent.
Après Mais… titre de son exposition au Frac Basse-Normandie en 2010, Bernard Quesniaux poursuit, en la brassant, l’énumération des conjonctions de coordination… Réjouissez-vous, ou et or ni car, restent encore à décliner.
* Sources: : Jean-Yves Jouannais, Molasses et mornes in «L’idiotie. Art, vie, politique» Beaux-Arts
Magazine – livres, Paris, 2003 ; repris dans «Bernard Quesniaux 234 mensonges, dont 28 en peinture», 2008.

Centre d’art contemporain
Route de Gréalou
46160 Cajarc