Le musée des objets trouvés de Paris

Publié le 05 octobre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Anciennement, les objets perdus en France devenaient la propriété du roi ou du seigneur de la juridiction. Si une personne trouvait un objet sans propriétaire, elle devait le déclarer et le remettre au seigneur des terres. Ce droit seigneurial a été supprimé en 1791, après la Révolution Française qui, un an avant, avait promulgué que tout bien sans propriétaire appartient à la nation.

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En 1804, la Préfecture de Police de Paris sollicite à ses commissaires l’envoi dans ses installations de tous les objets perdus déposés dans les commissariats pour centraliser ce service, mais ce n’est qu’en 1850 qu’il commence à être connu du grand public. Il se trouvait alors rue du Harlay, à côté du Palais de Justice et recevait près de 10.000 articles par an. Finalement, en 1939, le service d’objets trouvés, déménage à son siège actuel au 36 rue Morillons, au 15ème arrondissement de la ville.

De nos jours, cette institution ramasse environ 140.000 articles par an, qui se déposent dans les sous-sols de la préfecture, où ils sont classés et archivés en l’attente de leur dévolution au propriétaire. Ceux dont la valeur ne dépasse pas les 100 euros se conservent 3 mois et les plus merveilleux disposent d’un an pour être réclamés par leur propriétaire. Passé ce délai, ils se débarrassent d’eux, et les plus curieux passent à former partie du micro musée crée à cet effet. Entre les objets conservés, quelques-uns ont plus de deux siècles, le visiteur peut trouver des médailles, un biberon, un dentier, une veste d’officier portée au défilé annuel du 14 juillet, des chaussures, une robe de mariée, une chaise roulante… Un vrai trésor réuni par la police au long des années.

Les objets trouvés ont servi aussi de source d’inspiration pour les artistes. Paul Braffort, scientifique et écrivain, propose dans un de ses textes de 1958, d’ouvrir dans la rue Morillons “un service dédié aux cœurs perdus, à ceux qui ont perdu la tête, la vertu, l’honneur…”. Le chanteur Daniel Darc, inspiré par le fatidique délai pour récupérer un objet a écrit la chanson d’amour “Un an et un jour”. Et le photographe Jérôme Eagland Conquy a publié le livre “Objets trouvés à Paris”. On peut y voir 160 photographies des objets les plus insolites du musée, d’une montre coucou suisse, une cornemuse et un crâne de crocodile trouvés dans le métro de la ville, à un saxophone oublié dans un taxi en 2004.

Pour plus d’information: http://prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/La-prefecture-de-police/Objets-trouves/Le-service-des-objets-trouves

Elena Álvarez