Guerre ouverte à droite pour les municipales de 2014 à Strasbourg ? Robert Grossmann répond à André Reichardt

Publié le 05 octobre 2011 par Popote67


Lors de la présentation en novembre 2009 de son livre « A mots découverts », Robert Grossmann, celui que Roger Siffer présente comme un« artiste perdu dans la vie politique», n’avait pas craint d’égratigner Fabienne Keller. « J’ai été chassé » affirmait-il, en détaillant par le menu son éviction progressive par sa colistière, tant sur les affiches que lors des débats dans la campagne municipale de 2008.

André Reichardt, sénateur et vice-président de la Région, président de l'UMP du Bas-Rhin, a récemment fait observer dans une interview (voir les Dernières Nouvelles d’Alsace du 28 septembre) que, dans l’optique des municipales de 2014, Fabienne KELLER demeurait « incontournable » alors qu’il estimait ne voir en Robert Grossmann qu’un personnage en « retrait ».

A l’évidence, ces propos tenus par celui qui démissionna à deux fois de son poste de maire de Souffelweyersheim, s'apparentent plus à une inimitié à peine voilée que d’une analyse politique sérieuse et argumentée. Mais ce que Robert Grossmann a apprécié le moins tient à l’attitude d’André Reichardt, celle consistant à se placer au « centre du jeu politicien en n'excluant pas de devenir maire » en donnant par là même « une piètre image du mouvement UMP à trois ans des municipales ».

« On me dit que ta succession à Souffelweyersheim est marquée par des rivalités et des divisions personnelles vives ». C’est sans doute le moins que l’on puisse dire au vu du climat délétère qui règne actuellement au sein du conseil municipal de cette commune, où une gestion pour le moins problématique, mériterait qu’une véritable opposition puisse voir le jour pour pouvoir s’enquérir des dossiers et susciter les indispensables débats qui aujourd’hui font défaut.

Pour mieux se convaincre du contexte de guérilla souterraine qui aujourd’hui règne au sein de l’état major Bas-rhinois de l’UMP, nous nous permettons de reproduire intégralement, et avec l’autorisation de Robert Grossmann, la teneur du billet qu’il adresse sur son blog à André Reichardt.

Francis Alexis HAMMER

« Mis en cause par tes propos dans les DNA du 28/9/2011, je me vois contraint de te répondre par cette lettre ouverte. J’attendais peut-être un coup de fil de ta part qui n’est pas venu. Désolé je n’ai pas ouvert les hostilités et ne t’avais jamais mis en cause 

 Monsieur le président départemental de l’UMP, Sénateur, Vice président du Conseil Régional d’Alsace,

Cher André

C’est avec une certaine consternation et un amusement certain que j’ai lu ta prestation dans les DNA du 28/9/2011.

Consternation car je m’interroge sur ce qui te permet de me juger publiquement dans le quotidien local sans avoir pris le moindre contact avec moi.  

Consternation aussi car évoquer aujourd’hui des répartitions de postes dont celui de maire de Strasbourg à un moment où la grande majorité de nos concitoyens attend de la part du parti gouvernemental des réponses à ses problèmes et à ses angoisses, est désastreux.  

Ce jeu politicien au centre duquel tu te places en n’excluant pas de devenir maire de Strasbourg n’est pas convenable et donne une piètre image de notre mouvement à trois ans des élections municipales, au lendemain d’une défaite historique et avant des élections nationales capitales,.

Amusement car tes appréciations stratégiques sur l’avenir de Strasbourg sont comiques et fondées sur une méconnaissance totale de la vie strasbourgeoise. 

Commençons par tes paroles sur mon comportement.

Lors du bureau politique de l’UMP du 18 avril, après t’avoir vu sortir de ton chapeau le cas Strasbourg (déjà !) sans que cette question ait été inscrite à l’ordre du jour, j’ai déclaré que dorénavant je serai un « UMP-Libre ». Aujourd’hui, plus que jamais j’entends user de ma liberté et suivre la voie de ma conscience forgée par de longues années de militantisme et d’exercice des responsabilités. Il est nécessaire et salubre de regarder notre mouvement en face et de ne pas cautionner, les yeux fermés, ses errements qui sont lot quotidien, à Paris comme en Alsace.  

En conséquence j’ai, en effet, observé une certaine distance à son endroit qui ne t’autorise pas à juger : « il reste dans sa tour d’argent » (j’admire la confusion et ta maîtrise des formules, c’est tour d’ivoire qu’il fallait dire…) Puis : « il reste sur sa posture » Laquelle donc stp ? Mais, au fond, le mot posture te va bien...

Là où tu n’as pas tort c’est que je suis sur la réserve quant à la direction de l’UMP… Crois bien que je ne suis en aucun cas « en retrait » à Strasbourg, ma ville, dont je suis attentivement toutes les évolutions. Mais toi, qui n’exclus pas ta candidature au poste de maire, qu’en connais tu réellement, quel dossier de politique municipale suis tu, où es tu présent sur le terrain à Strasbourg ? Rien, aucun, nulle part.     

Que tu croies « plus que jamais en Fabienne Keller » c’est ton problème…Mais tu saisis l’occasion pour évoquer les divisons strasbourgeoises et ton éventuel rôle de potentiel rassembleur !

En ta qualité de président départemental que ne t’occupes tu des divisions de l’UMP à Haguenau, des projets de reconquête de Schiltigheim, Illkirch, Ostwald, Erstein, Wissembourg et de tant d’autres situations délicates pour l’UMP dans notre département?

Quel est le bilan de tes arbitrages lors des candidatures aux récentes élections cantonales ?

Quant à ta ville à toi, Souffelweyersheim, on me dit que ta succession est marquée par des rivalités et des divisions personnelles vives. Si c’est exact, quel exemple d’unification !

En guise de note finale je m’interroge, amusé : serait-ce ta vraie nature qui s’exprime dans ton expression féodale qui nous qualifie tous  de : « ces gens là » ?

Cher André ma posture a toujours été le langage direct, une incapacité chronique à l’hypocrisie et à la langue de bois. Ma posture est une fidélité sans faille aux valeurs du gaullisme.J’espère donc que tu ne sauras retirer de mon offuscation à ton intrusion dans ma vie publique et dans la vie politique strasbourgeoise que des éléments positifs.

Très cordialement à toi »