Last Action Hero

Publié le 06 octobre 2011 par Olivier Walmacq

L'histoire: Danny est fan des films de Jack Slater, héros de films d'action. Un jour, son ami projectioniste lui donne un billet magique. Celui-ci va permettre à Danny d'aller dans le film...

La critique d'Alice In Oliver:

La machine Hollywood est décidemment surprenante ! Certes, elle nous délivre souvent sa dose habituelle de blockbusters ultra formatés, mais parfois, elle peut faire preuve de créativité.
Preuve en est avec Last Action Hero, signé John McTiernan en 1993, et qui marque les retrouvailles entre le réalisateur de Predator et sa principale vedette, Arnold Schwarzenegger.

En vérité, Last Action Hero est avant tout une critique du système hollywoodien, puisque ce gros film d'action ne cesse de le parodier tout au long de ses deux heures et 10 minutes de bobine.
Pourtant, Last Action Hero rencontrera un échec cuisant lors de sa sortie au cinéma. Le public n'adhèrera pas aux délires fantasques de l'ami McTiernan.

De ce fait, Last Action Hero sera condamné à une certaine indifférence mais gagnera sa réputation de film culte avec les années.
Pour Arnold Schwarzenegger, ce délire pelliculaire est un moyen comme un autre de s'autoparodier, l'acteur n'hésitant pas à casser son image de star bodybuildée et de guerrier invincible.

Au-delà du personnage interprété par Schwarzy (Jack Slater), le film extirpe les grosses ficelles des grands films hollywoodiens avec une joie et une insolence souvent communicative.
En résumé, dans le petit monde du cinéma, les gentils sont invulnérables, mais ce sont aussi des personnages dénués de toute psychologie, et condamnés à casser les pare-brises des voitures.
Quant au méchant de service, ce dernier est la caricature du loser en puissance, incapable d'asséner le coup fatal ("Monumentale erreur !").

Ne parlons même pas des scénarios, connus à l'avance par l'ensemble des protagonistes, l'intrigue reposant toujours sur des ficelles énormes.
John McTiernan opacifie son message en multipliant les références (Terminator, L'Arme Fatale, Mad Max), mais toujours, de façon outrancière et caricaturale. Toutefois, le scénario de Last Action Hero reste terriblement ambitieux puisqu'il établit une dichotomie entre le monde du cinéma et la réalité, et ce, via la thématique des mondes parallèles.

Certes, le cinéma hollywoodien est devenu trop formaté mais il nous permet aussi d'oublier pendant quelques heures notre triste réalité.
Telle est la leçon donnée à Slater et à son étrange partenaire d'un film (par un ticket magique), Danny, un adolescent fan de ce personnage de fiction.
John McTiernan réalise donc un film passionnant et passionné. Toutefois, Last Action Hero n'est pas dénué de défauts.

Certes, les bonnes idées sont légion dans ce blockbuster. Malheureusement, le film est un tel bordel qu'il finit parfois par désarçonner.
Ensuite, le long-métrage pâtit parfois de certaines longueurs et de quelques baisses de rythme. Enfin, certains délires du réalisateur passent un peu au travers. Au final, Last Action Hero donne aussi cette impression de film un peu brouillon, sorte de condensé d'idées, péchées ici et là.
Toutefois, Last Action Hero reste l'un des films les plus ambitieux de Schwarzy, qui cherche à se donner une nouvelle image.
C'est sans aucun doute son film le plus original en tout cas.

Note: 14.5/20