GP Dovisioso...Suite!

Publié le 11 octobre 2011 par Rogerb

   Andrea Dovisioso (n°4)  pas vraiment récompensé chez HONDA passe chez YAMAHA en 2012...

Mardi 11 Octobre 2011

Avant de s'envoler pour l'Australie, Hervé Poncharal, manager de l'équipe Tech 3, a accepté de révéler les dessous du recrutement d'Andrea Dovizioso. Avec l'Italien, le dirigeant varois aura de grandes ambitions pour 2012. 

Hervé, vous venez de recruter Andrea Dovizioso. Comment êtes-vous parvenu à frapper aussi fort sur le marché des transferts ?
Hervé Poncharal : C'est un gros coup mais je vous avoue que ça a été compliqué à monter. Recruter un pilote qui est sûr de terminer dans les quatre premiers mondiaux, pour une équipe privée comme la nôtre, même supportée par Yamaha, c'est un exploit. Je dois bien avouer que si ça a pu se faire, c'est aussi parce qu'on est dans une période difficile pour tout le monde. Honda a misé sur Dani Pedrosa et Casey Stoner pour l'an prochain et on en a profité pour récupérer Andrea. Mais si Dovizioso a signé, c'est aussi parce que nous lui proposions la dernière machine d'usine Yamaha. Il a la garantie d'avoir un bon package.  

L'engagement porte sur une seule saison. Pourquoi ?
Hervé Poncharal : Un an, c'était la volonté des deux parties. Il était forcément un peu déçu par le traitement que lui a réservé Honda. Ma proposition était simple. Je lui ai dit qu'il pouvait avoir une bonne Honda chez LCR en 2012, certes, mais que ses chances de retrouver le HRC étaient minces. Il a touché le Graal pour un pilote là-bas et les dirigeants ont fait d'autres choix. Nous lui avons ensuite expliqué que fin 2012, tout restait ouvert pour les équipes d'usine, et notamment chez Yamaha. S'il est suffisamment fort pour battre Ben Spies, voire Jorge Lorenzo de temps en temps à la régulière, il sera dans une excellente position pour négocier un guidon chez Yamaha. Ou ailleurs…

Vous n'avez donc aucune crainte sur sa motivation ? Quand on quitte l'écurie reine de la discipline, il y a un risque de démobilisation…
Hervé Poncharal : Non, aucune. Il est encore très jeune et sa carrière est encore devant lui-même si le HRC lui a fermé ses portes. Il aura à cœur de montrer à Honda qu'ils ont eu tort de se séparer de lui et il y a une carotte au bout du fil fin 2012. Les dirigeants de l'équipe Yamaha garderont un œil sur lui.

Depuis plusieurs années, on évoque l'arrivée de Randy de Puniet. Le Français ne viendra finalement jamais chez vous. Est-ce un regret ?
Hervé Poncharal : Nous n'avons pas parlé avec lui cette année. Les saisons précédentes, oui. Je connais très bien Randy, nous nous entendons très bien car nous avons des points communs, mais si ça avait dû se faire, on l'aurait recruté il y a deux ou trois ans. Il est peut-être un peu trop fougueux parfois mais il reste très performant. J'espère sincèrement qu'il disposera d'une bonne moto la saison prochaine. Nos chemins ne se sont pas croisés, il y aura toujours un petit regret.  

Comment se porte le monde de la Moto GP actuellement d'un point de vue économique ?
Hervé Poncharal : Les budgets sont très difficiles à trouver dans un environnement morose pour tout le monde. Certes, les entreprises de boissons énergétiques ont remplacé les cigarettiers mais leur investissement n'est pas aussi important. Chez Tech 3, on a la chance d'avoir des sponsors aux reins solides mais nous sommes obligés de réduire nos coûts. L'arrivée de Dovizioso est un exploit pour une équipe comme la nôtre. A ce sujet, nous avons apprécié son comportement lors des négociations. Il a consenti à faire des efforts en privilégiant l'aspect sportif de notre proposition. C'était moins le cas avec un autre pilote qui nous intéressait.

Avant les trois dernières courses, Tech 3 occupe la 5e place du championnat, mais derrière Honda Gresini. L'objectif est-il atteint ?
Hervé Poncharal : On le sait, les trois écuries d'usines sont intouchables (Honda, Yamaha et Ducati). Cette année, c'est vrai que Gresini est devant nous mais n'oublions pas que Simoncelli bénéficie d'une moto d'usine… On est là où on devait être par rapport au potentiel de notre équipe mais je ne veux pas me contenter de ça. L'année prochaine, on se battra pour redevenir la première équipe indépendante.

Justement, évoquons 2012. Quels échos avez-vous eus de la Yamaha 1000cc ?
Hervé Poncharal : Pour l'instant, seuls les pilotes officiels ont eu le privilège de faire un galop d'essais avec la machine car il n'y a que deux exemplaires. Nous la découvrirons aux essais qui suivent le Grand Prix de Valence (8-9 novembre). J'en ai discuté avec Ben Spies qui était avec nous l'an passé. Il a été bluffé par le niveau de performance et l'homogénéité de la machine.

Yamaha est un cran en-dessous de Honda cette année. Le départ de Valentino Rossi a-t-il pu nuire au bon développement de la M1 ?
Hervé Poncharal : Valentino Rossi est chez Ducati et il a du mal à régler sa machine il me semble ! Il y a une légende autour de Rossi qui serait capable de développer à lui seul une moto. Il y a une part de vérité, c'est évidemment, mais c'est aussi exagéré ! Rossi a énormément apporté à Yamaha mais en 2004, lorsqu'il est monté pour la première fois sur la moto, celle-ci était conçue bien avant son arrivée. Mais mon propos n'est pas de dévaloriser Valentino Rossi. Jorge Lorenzo n'est quand même pas mal cette année. Et puis, cette saison, Honda a vraiment sorti une moto performante avec un très bon moteur. Ils disposent aussi de pilotes incroyables.

Le Grand Prix d'Australie se profile. Avec quelles ambitions partez-vous là-bas ?
Hervé Poncharal : C'est d'abord un voyage de 36 heures qui m'attend. C'est l'Australie, mais on sort de l'hiver et il faut parfois s'habiller comme des pingouins. C'est un circuit particulier où la part belle est faite au pilotage. Les machines seront proches les unes des autres. La Yamaha peut très bien faire et je vois bien Lorenzo embêter Stoner qui sera très fort chez lui. Cal Crutchlow connait le circuit pour y avoir tourné en Superbike et il ne sera pas handicapé en tant que rookie. J'espère qu'on placera nos pilotes dans le Top 10 avec un des deux dans les 7 premiers. Ce serait fantastique.

EXTRAIT du FIGARO

   Alvaro Bautista attend la réponse de Suzuki avant de regarder vers LCR...

La LCR cherche pilote 'three men on a HONDA :'

Après le passage de Dovisioso chez Yamaha, quid du sort de Lucio Cecchinello? Ce dernier s'est aussi prononcé après la décision de Dovizioso: « Nous sommes en relation avec le manager deJohn Hopkins,et nous considérons toujours l'option Randy De Puniet.Mais selon ce que fera Suzuki, la porte est aussi ouverte à Alvaro Bautista. »