Le chuchoteur

Par Lonesloane

De Donato Carrisi

Je ne suis pas forcément amateur de « thriller », en tout cas certainement pas un connaisseur du genre, et c’est un peu par hasard que je me suis retrouvé avec ce « chuchoteur » entre les mains. Il faut dire qu’il est difficile de passer à côté tant les critiques sont nombreuses et, qui plus est, assez souvent élogieuses.

A peine la première page tournée, le lecteur est plongé au cœur d’une enquête des plus sordide, on vient de découvrir les bras gauche de six fillettes et c’est apparemment « l’œuvre » d’un psychopathe dont la dangerosité n’a d’égal que son ingéniosité et sa perversité. Cerise sur le gâteau, on apprend qu’il semble que l’une des fillette est maintenue en vie par le tortionnaire. Il va sans dire qu’une course contre la montre va immédiatement s’engager… Chaque heure, chaque minute qui passe voit les chances de retrouver la petite victime saine et sauve s’amenuiser. Mais lorsqu’on est confronté au génie qui semble sans limite d’Albert (c’est ainsi qu’il sera « symboliquement » appelé tout au long du roman), les choses sont loin d’être aisées, et le parcours bien évidemment semé d’embuches.

Pour relever ce défi, c’est une fine équipe composée de trois policiers rompus aux affaires concernant les crimes violents et autre tueurs en série, d’un criminologue réputé et de Mila Vasquez, une policière spécialisée dans la recherche d’enfants disparus,  qui va devoir mettre tout son savoir faire au service de l’enquête. Et ce ne sera pas de trop pour tenter de déjouer le plan machiavélique mis en place par le tueur… Dans l’univers qu’il s’est créé, ou la vie n’a que bien peu d’importance, les fillettes ne sont qu’un « moyen » qui lui permettront de parvenir à ses fins, et, à n’en pas douter, chacun devra tôt ou tard se confronter à ses démons les plus intimes, quel qu’en soit le prix à payer…

Malgré le scénario qui semblait pourtant vraiment prometteur, c’est déçu que j’ai refermé ce livre. Au début conquis par un style efficace, une écriture fluide et une intrigue dévoilée à dose homéopathique, je me suis rapidement essoufflé, emprisonné que j’étais dans un récit trop touffu, limite tentaculaire, aux multiples rebondissements qui à mon sens en deviennent grotesques. Des personnages pas toujours crédibles, en tout cas trop souvent à la limite du caricatural, une intrigue largement bâclée sur la fin (on imagine le dénouement de manière quasi certaine alors qu’il reste un bon quart du roman), le tout saupoudré d’une belle couche de sentimentalisme plus ou moins téléphoné et quasi toujours désuet. Plus grave encore à mes yeux, je n’ai jamais, ou si rarement, « frissonné » à la lecture du « chuchoteur » et il me semble que c’est pourtant ce que l’on demande à un « thriller »…

« Les phares de la voiture qui la suivait s’allumèrent. Son poursuivant avait fini par se montrer, et il ne la lâchait pas… »