#bolchéviks de France, vous avez aimé Montebourg ? Vous allez adorer Mélenchon !

Publié le 12 octobre 2011 par Mister Gdec

Au train où vont les choses, et bien qu’il soit nécessaire d’attendre ce qu’Aubry et Hollande vont dire ce soir,  il est probable que le PS ne tienne aucun compte du vote qui s ‘est exprimé dimanche en faveur de Montebourg. Ainsi, la décision de Royal, incompréhensible, qui hier encore voulait se faire passer pour une gauchiste en croisade contre les banques… Elle peut toujours appeler à voter Hollande, je ne suis pas vraiment certain que ses supporters la suivront. Pas plus que ceux de Montebourg ne le suivraient s’il appelait à voter pour le leader des médias.

Aussi, si vous avez aimé voter pour Montebourg dimanche dernier, vous allez adorer voter pour Mélenchon en 2012… si c’est Hollande le candidat. De gauche, vraiment ? Olivier Todd disait de lui à juste titre hier dans la première partie de l’émission de Taddeï  (dont je n’ai donc pas parlé dans le précédent billet) que c’est un libéral pur jus.

Et ce contre quoi je combats, c’est précisément cela. Que Hollande soit candidat ou pas. Elu ou pas. Le libéralisme carnasier est une plaie variqueuse de notre société déliquescente. Et je me battrai jusqu’au bout de mes forces pour en dénoncer les excès et les travers. Et pour l’éradiquer. Pour qu’un autre monde soit, enfin, possible… dans lequel les plus humbles aient leur place. C’est le moteur de mon action. Ici et ailleurs.

Article du Monde paru aujourd’hui :

 « Vous aimez Montebourg ? Vous aimerez Mélenchon ! »

Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Envoyée spéciale - Deux jours après le premier tour de la primaire socialiste, mardi 11 octobre, Jean-Luc Mélenchon se frotte les mains. « Je ne pensais pas que la semaine serait aussi favorable: nos positions ont été désenclavées et nos mots ont été portés par d’autres« , se réjouit le candidat du Front de gauche, en soulignant la percée d’Arnaud Montebourg(17,2% des voix).

« Que pouvait-il m’arriver de mieux ? jubile-t-il. Cette séquence politique est fascinante : elle a déplacé le curseur de mon côté et en a fait un enjeu de la primaire. » « Que les socialistes n’en tiennent pas compte, c’est leur problème, souligne-t-il. Moi, je représente autre chose. » Une petite musique que le député européen, qui se situe dans les derniers sondages entre 7 % et 9 % des intentions de vote à la présidentielle, est décidé à faire entendre. En commençant par Brive-la-Gaillarde, où il était en campagne ce mardi.

Cette terre corrézienne, celle de François Hollande, patron du conseil général, M. Mélenchon « ne l’a pas choisie par hasard ». « Le Limousin, c’est l’endroit où il fallait être aujourd’hui ! Et comme d’habitude, dès que je me rends quelque part, les autres viennent aussi », lance-t-il, en référence à Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, tous deux en déplacement dans le département voisin dela Creuse.

« GAUCHISTES »

Au programme de la journée, manifestation contre l’austérité et meeting en soirée. Occuper le terrain, notamment social, pendant que les socialistes finissent de « régler leur problème de leadership ». Et à ceux qui l’accusent de faire de la récupération, il répond : « J’ai toujours été dans les manifestations. Imaginez que je ne sois pas venu, qu’est-ce qu’on aurait dit ! C’est à ceux-là qu’on a des réponses à apporter. Ce qui est clair, c’est que des socialistes, dans la manifestation, il n’y en avait pas! »

« Face à la droite, il y a une autre gauche que celle qu’incarne le PS », martèle-t-il. Martine Aubry et François Hollande ? « Même poil, même bête ! Montebourg va leur enfoncer la tête dans le seau : ils ont commencé la primaire avec une course à l’austérité, ils vont la terminer déguisés en gauchistes », veut croire l’ancien socialiste.

Proche du député de Saône-et-Loire qu’il avait chaleureusement accueilli à la Fêtede L’Humanité en septembre, M. Mélenchon avait même glissé sur son blog qu’il en ferait « volontiers son premier ministre« .

Sans y être invité, le candidat du Front de gauche s’est donc permis de répondre mardi à la lettre que M.Montebourg a envoyée aux deux finalistes de la primaire. Protectionnisme européen, mise sous tutelle des banques, VIe République : trois thèmes, sur lesquels le député de Saône-et-Loire demande des engagements, « qui sont très proches du programme du Front de gauche », souligne M. Mélenchon. Et de conclure : « Vous avez aimé Montebourg à la primaire socialiste ? Vous allez adorer Mélenchon à la présidentielle ! »

Raphaëlle Besse Desmoulières

 Article paru dans l’édition du Monde le  13.10.11

(P.S. le tag  ©#bolchévik est une idée de ©Récriweb)