2011 – Alors que Facebook n’en finit plus de bâtir son empire sur la Toile comme sur le monde, il est un de ses concurrents historiques qui tente son grand retour, et ce malgré les années moroses qu’il vient de traverser. Myspace – c’est son nom – aura pourtant occupé pendant longtemps les devants de la scène en matière de réseautage social, se plaçant même parmi les cinq sites les plus consultés au monde en 2005, devançant notamment…Facebook.
Lancé en 2003, Myspace propose alors tout ce qui, aujourd’hui, constituerait la base d’un site de réseautage social – espace web personnalisable, mise en ligne de contenus (photos, vidéos, musique), blog, etc. Mais c’est à la musique que Myspace doit sa grande popularité au milieu des années 2000, étant le premier à offrir une page «Music » destinée aux groupes, aux musiciens ou autres producteurs désireux de mettre en ligne leurs morceaux. La grande fréquentation du site pour ses pages d’artistes a permis à de nombreux musiciens d’acquérir une certaine notoriété, leur ouvrant parfois la porte aux labels, que ce soit des majors ou des labels indépendants.
Comment expliquer alors l’effondrement du site à partir de 2008 ? La concurrence sur le secteur se faisant de plus en plus rude, la fidélité des habitués de Myspace s’étiole, davantage séduits par des plateformes multimédias telles que Youtube, Spotify ou encore Soundcloud, qui offrent une plus grande souplesse d’utilisation ainsi que l’intégration d’éléments sociaux. Les majors du disque lui auront aussi mené la vie dure, souhaitant imposer des restrictions juridiques et financières pour protéger la diffusion d’œuvres sous copyright, quitte à aller au tribunal, comme ce fut le cas avec Universal Music en 2006. Enfin, les nombreuses applications musicales développées sur Facebook – Bandpage notamment – auront convaincu une partie des musiciens du web à migrer vers la multinationale de Zuckerberg.
Supplanté par Facebook qui a dépassé les 500 millions de membres en 2010, Myspace a dû revoir sa stratégie. En septembre 2010, son nombre d’utilisateurs à l’international n’était plus que de 90 millions, contre 110 millions un an auparavant, accusant une chute de 18 %. Nouvellement acquis par Specific Media et Justin Timberlake suite à sa mise en vente (et non, ça ne se loue pas !) par Newscorp pour environ 30 millions de dollars en juin dernier – il en valait 15 fois plus lors de son acquisition par le groupe de Rupert Murdoch – MySpace redéfinit alors sa position sur le marché en affirmant ne plus être un réseau social. Ses nouveaux propriétaires souhaitent ainsi éviter la mise en concurrence avec Facebook et surtout prouver que l’on peut parfaitement utiliser les deux. Le nouveau MySpace se présente alors à la fois comme un site de divertissement social et une plateforme d’écoute et d’achats de musique, un projet qui en soit ne révolutionne rien dans un secteur très hautement concurrentiel. Tentative de la dernière chance ou nouveau départ ? Réponse dans les mois à venir.
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Article écrit par @Florent Aupetit pour e-loue