Drive, quelques lignes suffisent aussi...

Par Tred @limpossibleblog
Un bolide fonçant à travers la nuit de Los Angeles. A son volant, un homme, gants aux mains, cure-dents en bouche, scorpion brodé sur le dos. Les lumières de la ville se déploient à mesure que la nuit s’installe. Les notes d’un morceau rappelant les années 80 se font entendre. Le pouls de Drive bat fort dès les premiers instants. En fait c’est mon pouls qui bat en rythme avec celui du film, tantôt haletant, tantôt lancinant.
Un pouls ébouriffant, une poussée d’adrénaline tout en luxe, calme et volupté sanglante. L’odyssée d’un super-héros du quotidien sombre et violent, chevalier moderne taillé dans le sang-froid et le mystère, rencontre improbable entre la plus extrême noirceur et la plus pure candeur.
Drive c’est un tempo, une caméra qui glisse sur la ville, une musique qui retentit toujours à l’instant qu’il faut, dans la tonalité la plus inattendue et enivrante. C’est une économie d’effets dans l’action, une économie de dialogues et d’hystérie. Malgré la violence qui se déchaîne, un calme règne. Drive c’est un personnage, surhomme réel, fort et romantique, increvable mais fatigué, dessiné par ses contours, des touches abstraites. C’est Ryan Gosling, minéral et magnétique.
Drive mérite que l’on noircisse des pages d’éloges à son propos. Mais parfois, les louanges les plus simples et courtes rendent tout autant hommage à la grandeur. Il y avait deux films américains à Cannes cette année en compétition. The Tree of Life et Drive. Probablement les deux films américains les plus importants de l’année.