La campagne des primaires citoyennes touche à sa fin. Avec le dernier débat ayant placé face à face Martine Aubry et François Hollande, les français sont appelés à désigner celle ou celui qui affrontera Nicolas Sarkozy lors de la prochaine élection présidentielle.
D’une manière générale, ces primaires ont donné un coup de jeune à un débat démocratique souvent trop cloisonné aux seuls appareils politiques. Comme dans toute consultation, seule la voix du Peuple importe. C’était l’erreur d’appréciation commise en 2006 au PS et celle commise en 2011 par EELV avec la désignation d’Eva Joly.
La primaire citoyenne était un grand rendez-vous démocratique qui aurait pu virer au cauchemar avec deux risques majeurs : le premier de voir les participants se déchirer et le second de voir le scrutin faussé. Une participation record, des débats de qualité et des candidats déterminés sont les éléments réunis qui ont fait de ce premier exercice une pleine et entière réussite.
Le mépris affiché et les critiques acidulées de certains responsables de la majorité n’ont pas réussi à gâcher la fête. Les avis divergents et les prises de position contradictoires ont surtout permis de prendre conscience du « sauve qui peut » qui guette une UMP en proie aux doutes et aux incertitudes. La perte historique du Sénat et la réussite des primaires citoyennes sonnent le glas de l’assurance et de l’arrogance affichées depuis 2007.
Par ailleurs, les propos du Chef de l’Etat qui estime que la « primaire est contraire à l’esprit de la Vème République voulue par le Général De Gaulle » me conforte dans l’idée que l’heure du changement est venu. Prendre référence sur la France de 1958 ne constitue pas un signe positif pour l’avenir de la France que nous souhaitons pour la période 2012-2017.
Comme beaucoup, j’ai suivi avec attention les deux débats entre les six candidats et celui opposant les deux finalistes du scrutin du 9 octobre. Il n’est jamais bon d’afficher sa préférence. Pourtant lorsqu’il s’agit de l’avenir de la République et de la France, la préférence se transforme en évidence !
Comme lors du premier tour, le dimanche 16 octobre prochain, cette évidence pour la France portera pour moi le nom de Martine Aubry.
Je ne doute pas que mon choix en faveur de Martine Aubry en fera sourire plus d’un. Mes positions socialistes-libérales si souvent évoquées auraient du faire pencher la balance du côté de Manuel Valls. Si je reconnais l’audace et le courage des prises de positions de Manuel Valls, j’étais bien plus convaincu par le fait que le temps de la reconnaissance de ces vertus n’était pas encore arrivé.
Ce choix porte bien plus aux différences de posture entre Aubry et Hollande que sur le contenu des propositions qui restent quasiment identiques. Comme pour une majorité de français, j’attends un changement d’ère pour le 6 mai 2012.
Une nouvelle ère où la France pourra retrouver ses valeurs perdues en 2007. Une France respectueuse de la solidarité, de l’humanisme et de sa diversité. Ce dimanche, il appartient aux français de déterminer le nom de celle ou de celui qui conduira ce grand dessein pour la France.
A la manière de François Rabelais : « Le temps mûrit toute choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité ».